Le gouvernement et les organisations syndicales sont en conclave ce 6 février 2025 à Ouagadougou. Après quatre ans de rupture du dialogue, les deux parties se retrouvent à nouveau pour dialoguer. Pour ces retrouvailles, elles vont échanger, pendant deux jours, sur les préoccupations du monde du travail. Et cela, afin de gagner, par le dialogue, le pari du développement, en améliorant les conditions de travail et en élargissant les opportunités d’emplois.
Par Nicolas Bazié
Cela fait maintenant quatre ans que les syndicats et le gouvernement n’ont pas échangé sur des questions liées au monde du travail au Burkina. La dernière rencontre remonte à 2021.
Le dialogue social reste et demeure le ferment d’une évolution sociale concertée et consensuelle entre les acteurs de la Nation, a déclaré le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo. C’est dans cette dynamique que les deux acteurs ont jugé utile de discuter autour de questions majeures et ce, du 6 au 7 février 2025.

À tous les syndicats de la région du Centre et des autres régions du pays venus participer à cette rencontre, le chef du gouvernement indique que l’examen de leurs doléances issues de la plate-forme minimale du 1er mai 2022, fait ressortir leur attachement au développement socio-économique du Burkina.

« Vos doléances au nombre de trente-et-un (31) sont réparties autour des thématiques touchant la vie de nos concitoyens et constituent les combats quotidiens du Gouvernement», poursuit-il, tout en citant la sécurité des populations et de leurs biens ; l’assainissement de la gestion des ressources nationales ; le respect et l’élargissement des libertés démocratiques et syndicales et la promotion du travail décent ; la garantie du pouvoir d’achat ; etc.

« Je vous rassure que vos préoccupations ont été examinées avec la plus grande attention par le gouvernement», a dit le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo qui soutient que les propositions qui sortiront de la présente rencontre feront l’objet d’un traitement privilégié.
De son côté, le président de mois des centrales syndicales, El Hadj Inoussa Nana, s’est réjoui du traitement de certaines préoccupations des syndicats notamment le départ des troupes françaises et la dénonciation des accords de coopération, le relèvement du SMIG (salaire minimal garanti), le soutien aux producteurs agricoles. Il a aussi noté d’autres points qui font toujours, selon lui, l’objet d’engagements qui restent sans suite.

Le président Nana a également souligné quelques sujets qui, fait-il savoir, tiennent particulièrement à cœur le monde syndical. Il s’agit notamment du licenciement du Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B), Moussa Diallo ; de la vie chère ; de l’opérationnalisation de l’assurance maladie universelle sans la prise en compte des observations de l’Unité d’action syndicale.
« Nous observons qu’après avoir avancé dans le traitement de certaines questions, le gouvernement a opéré un blocage tout à fait incompréhensible», a martelé El Hadj Inoussa Nana qui cite, par exemple, la révision du Code du travail.
Le président de mois des centrales syndicales a surtout insisté sur la question des libertés, comme la liberté d’opinion au Burkina. « Pour nous, l’acceptation des critiques ne peut que contribuer à améliorer la gouvernance à travers les correctifs qui peuvent être portés dans la conduite des affaires de l’État», conclut-il.
Il a nourri l’espoir que les syndicats et le gouvernement réaliseront des progrès dans le traitement des préoccupations des travailleurs en particulier et des populations en général.