Le capitaine Ibrahim Traoré a eu des échanges directs ce 9 août 2024, à Ouagadougou, avec des jeunes venus des 13 régions du Burkina et d’Afrique. C’était à l’occasion de la Journée internationale de la Jeunesse.
Par Nicolas Bazié
Ils sont jeunes, femmes, hommes et même vieux à prendre part à la rencontre avec le capitaine Ibrahim Traoré ce 9 août. Tous ont voulu écouter le président du Faso s’adresser à la jeunesse burkinabè et africaine.
On assiste d’abord à une standing ovation avant que le capitaine ne prenne la parole. Il commence par parler d’intégration. Selon lui, c’est l’Union africaine (UA) qui devrait lutter pour une intégration réelle en Afrique. « L’UA existe, mais quel est son effet ? », a demandé le président du Faso.
Il en veut pour preuve ceci : « Un pays étranger en Afrique a affirmé avoir soutenu les groupes armés terroristes pour attaquer un pays membre de la Confédération de l’AES (Mali, ndlr). L’Union africaine n’a pas condamné cet acte».
Pour lui, « il nous faut nous unir (..) Pour s’unir, il faut bannir trois vices que sont la traîtrise, l’incompétence et la lâcheté. Imaginez au Burkina, nous refusons de nous battre et préférer rester dans l’esclavage. Nos enfants nous poseront des questions…».
Le capitaine Ibrahim Traoré n’a pas manqué de tancer «l’impérialisme», tout en faisant cette révélation : « Ils essaient de nous faire peur (parlant des impérialistes, ndlr). Ils viennent dans nos palais et ils nous menacent et, bien sûr, nous leur répondons. Ils nous rappellent de façon voilée la mort de Thomas Sankara et autres. Quand nous disons la partie ou la mort, ça a tout son sens. Nous n’aurons jamais peur. Ils font peur à certains chefs d’État de cette manière. C’est pourquoi, souvent, nous tenons des propos pour interpeller ces présidents africains. Certains se fâchent parce qu’ils se sentent indexés. Mais, lorsque nous nous rencontrons, ils saluent la lutte et nous disent que leurs mains sont liées».
« Travaillons pour une émancipation réelle de nos Etats», poursuit le chef de l’État burkinabè. Et de déclarer en ces termes : « Nous sommes en train d’écrire l’histoire et il n’y a pas de place pour la lâcheté. Des gens ont affronté à main nues les impérialistes, soyons dignes d’eux. Beaucoup de héros sont tombés pour nous».
La traîtrise, d’après le capitaine Traoré, a un prix. « Si vous trahissez , vous aurez une fin macabre. Lorsque l’impérialisme finit de vous utiliser, il se retourne contre vous. Suivez mon regard, vous comprendrez de quoi je parle », affirme-t-il.
Parlant de la démocratie, le président du Faso a fait remarquer qu’elle est un état d’esprit autant que la jeunesse est un état d’esprit. « Comment vouloir imposer la démocratie en tuant des gens ? C’est de la dictature. On a vu des forces de l’ordre faire irruption dans une Assemblée nationale lors d’un vote. On a interdit aux gens d’accéder à des rencontres parce qu’ils dérangent. Ce sont les personnes qui font cela qu’on appelle démocrates. Si c’est ça la démocratie, nous n’en voulons pas d’elle », fait-il comprendre.
Et de conclure : « Il n’y a pas de liberté individuelle qui existe. La liberté est toujours collective. Quand on veut poser un acte, on pense à la liberté d’autrui. Cherchons la connaissance à travers plusieurs sources. Vous jeunes, vous devez tout faire pour défaire le vrai du faux. Faisons attention à la communication des médias impérialistes. Il faut qu’on s’unisse, jeunesse d’Afrique ! »