Le Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB) a organisé, le 17 mai 2024, à Ouagadougou, une cérémonie appelée «Nuit des bâtisseurs », pour célébrer ses 50 ans d’existence. C’est une nuit de reconnaissance et de gratitude, selon la directrice générale Azaratou Sondo/Nignan.
Par Nicolas Bazié
En 2022, le Réseau des caisses populaires du Burkina a eu ses 50 ans d’existence, les premières caisses ayant été créées en 1972 dans la Bougouriba, région du Sud-Ouest du pays.
En 2024, précisément le 17 mai, les responsables du Réseau ont décidé de marquer une halte, pour célébrer 50 ans de développement inclusif et social.
Après un demi siècle de vie, il constitue aujourd’hui, d’après ses responsables, un maillon important du secteur de la microfinance au Burkina Faso, «et a le privilège d’être le plus ancien et le mieux implanté sur le territoire ».
La cérémonie a connu la présence d’une centaine de personnes, toutes issues des caisses de plusieurs communes du pays. L’ambiance est festive, surtout quand on sait que pendant 50 ans, « le réseau a relevé de nombreux défis, enregistré de succès et réussi la réalisation de nombreux projets ».

Pour le vice-président du conseil d’administration, Tasséré Belemviré, tout repose sur le travail acharné de pionniers dévoués dont l’engagement sans faille a permis d’asseoir cette structure.
« Ensemble, nous avons bâti un réseau de coopératives dynamique, solide et tourné vers l’avenir. Nous avons su faire face au marché financier, nous avons su innover pour rester compétitif et plus proche des populations rurales et urbaines », déclare le Vice-président Belemviré qui estime que cela a été possible grâce «à un esprit d’équipe et une solidarité dans l’action».

C’est pourquoi, dit-il, il est nécessaire de « célébrer nos réussites pour nous féliciter mutuellement et envisager l’avenir avec optimisme».
Tasséré Belemviré dit être conscient que de nombreux défis se présenteront de nouveau mais «ils seront relevés avec brio à cause de notre expérience et de notre cohésion ».
Un monstre financier….
Le parrain de ce cinquantenaire a été au cœur de cette construction institutionnelle et même le père de la transformation du projet de développement rural, en une entreprise financière, coopérative à caractère collectif et gérée par des ressources humaines exclusivement locales.
Il s’agit de Alpha Ouédraogo qui informe que l’histoire des caisses populaires, « c’est l’histoire d’une structure coopérative qui s’est bâtie sur une culture de patience, d’intégrité, de progressivité, de profond respect de la personne humaine et qui a allié autonomie et solidarité pour faire de la caisse, un outil de développement au service de millions de Burkinabè par la petite épargne, le crédit et enfin l’assurance ».

Le parrain semble fier de voir la caisse qui est certifiée ISO 9001 version 2015, devenir selon lui, «un monstre financier coopératif» au profit de tous.
Cette grande institution, c’est le concentré de 35 caisses populaires, 205 points de vente, 455 dirigeants, 1233 employés dont 76% de femmes.
« C’est le premier réseau le plus étendu et le plus proche du Burkinabè le plus éloigné de la ville», fait remarquer la directrice générale de la Faîtière des caisses populaires du Burkina Azaratou Sondo/Nignan.

Le Réseau des caisses populaires du Burkina concerne aussi des personnes provenant de toutes les catégories socio-professionnelles c’est-à-dire « la petite commerçante du Yaar le plus insolite à l’instituteur de la commune rurale la plus enclavée, en passant par les directeurs des petites et moyennes entreprises des villes burkinabè ».
La directrice générale trouve que cela vaut une mention spéciale aux autorités du pays, pour leur sens de l’écoute et surtout l’accompagnement constant du ministère de l’Economie dans l’atteinte des objectifs du Réseau.
Reconnaissance….
Au cours de cette cérémonie, 35 anciens membres de la caisse, 10 anciens travailleurs et 13 acteurs qui ont facilité le développement des caisses ont reçu des attestations de reconnaissance.
Présente à ladite cérémonie, le ministre de l’Éducation nationale Jacques Dingara a reçu des mains de la directrice générale, 3 clés de trois écoles construites par le Réseau des caisses populaires du Burkina. Signe qu’il réalise aussi des projets dans le domaine de l’éducation au Burkina Faso.

La directrice générale Azaratou Sondo/Nignan a profité de l’occasion pour lancer officiellement la 19e édition de la semaine des caisses populaires.
Présentation du Réseau….
Le Réseau des caisses populaires du Burkina est un mouvement de Coopératives d’épargne et de crédit, articulé sur deux piliers à savoir les caisses populaires et la Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB).
Les caisses populaires sont des structures de base qui constituent la porte d’entrée et d’accès des membres aux produits et services du mouvement.
Quant à la Faîtière, elle est l’Union nationale des différentes caisses. Elle est la structure de coordination, de supervision et d’encadrement des activités des caisses populaires.
Ce qu’il faut retenir également, c’est que le concept «Réseau des caisses populaires du Burkina » fait référence au mouvement d’ensemble formé par les deux piliers.
La mission du réseau, c’est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des membres ainsi que la communauté à travers la mobilisation de l’épargne locale ; le développement d’entreprises coopératives d’épargne de crédits fiables et rentables; la promotion de produits et services financiers accessibles et adaptés; etc.
À l’horizon 2026, le Réseau des caisses populaires du Burkina veut être « le mouvement coopératif ayant les meilleures performances financières et sociales dans l’espace UEMOA, par l’engagement des personnes, la qualité de service et la digitalisation ».