La 5e édition de la Semaine des Activités Minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) s’est poursuivi hier 29 septembre 2023 avec les panels. Les participants ont suivi entre autres communications, celle ayant porté sur le thème : « Artisanat minier et impact sur les économies locales ».
Après la cérémonie d’ouverture, la SAMAO 2023 déroule son chronogramme d’activité avec les panels. Le vendredi 29 septembre, l’une des communications a porté sur « Artisanat minier et impact sur les économies locales ».
Elle a été animée par Bassiri Zango, consultant, Martial Sama, géologue sénior et Paguindamba Wilfried Lompo. Ces panelistes ont échangé avec les participants sur cette thématique.
Bassiri Zango, a évoqué l’impact de l’artisanat minier sur les économies locales à travers les statistiques fournies par l’institut national des statistiques et de la démographie lors des enquêtes sur le secteur de l’orpaillage.
Il a donc démontré que le « secteur de l’orpaillage produisait 9, 5 tonnes pour des revenus de 232, 2 milliards F CFA avec des prestations de services qui produisent 24, 6 milliards par an. »
D’après ses explications, la marge commerciale au niveau des commerçants d’or des comptoirs remonte à 11, 2 milliards FCFA pour un investissement estimatif de 8 milliards au niveau de l’artisanat minier.
Quand on regarde ces chiffres en comparaison de ceux « de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, il ressort que de 2017 à 2021, l’investissement minier total remonte à 36, 3 milliards sur ces cinq années à savoir de 2017 à 2021 », explique-t-il.
De ce fait, « le montant des prestations réalisées remonte à 131, 36 milliards, les marges commerciales des sociétés remontent à 59, 8 milliards » selon sa déclaration.
Ce qui revient, à en croire Bassiri Zango, à un total de 1 424, 5 de F CFA injecté dans cette économie pour une moyenne annuelle de 284, 9 milliards. Ainsi, « cette somme colossale induite sur l’économie va impacter l’aspect socio-économique. » affirme le consultant Bassiri Zango.
Il dit donc que ces aspects économiques étant déjà visibles sur le terrain et au niveau de l’investissement minier, cela va entraîner des emplois et des recettes.
Quant à Martial Sama, géologue sénior, intervenant sur la même thématique, il a indiqué que l’artisanat minier est une activité qui s’est développée au Burkina Faso à la faveur des sécheresses des années 1970-1973.
C’était une activité de subsistance, a-t-il dit, qui permettait aux agriculteurs de façon saisonnière de boucler l’année. Puis cette activité a eu beaucoup d’impacts économiques.
Pour Paguindamba Wilfried Lompo, l’activité minière artisanale est une activité économique à part entière au même titre que l’agriculture et l’élevage. Elle présente, selon lui, un atout important pour le pays. « Mieux, elle constitue un frein pour l’exode rural et l’immigration. ».
Il a poursuivi : « si nous venons à la réalité, le circuit officiel de vente réelle de l’or artisanal de 1986 à 2020, nous nous sommes autour de 23, 5 tonnes. Et avec le rapport de 2016, nous sommes à une estimation de 15 à 30 tonnes d’or artisanal produit par an. »
Ce qui selon lui fait l’équivalent de 300 millions de F CFA qui échappe au trésor public burkinabè.
Tous les trois panélistes ont montré au cours de cette présentation que cette activité créée des richesses et des emplois. Cependant ils ont recommandé qu’il faut lutter contre la fraude et mettre en place un plan de collaboration entre artisans miniers.