Un consortium composé de 13 Organisations de la société civile (OSC) a tenu une conférence de presse, ce mercredi 17 juin 2020. A l’occasion, ces OSC ont, par la voix de Marc Gansonré, Secrétaire général de la Confédération paysanne du Faso (CPF), exprimé leurs inquiétudes par rapport à un nouveau projet portant sur la création d’un conseil national de nutrition (CNN) ou un conseil national multisectoriel de la nutrition (CONAMUN).
Par André-Martin Bado (stagiaire) et Tatiana Kaboré (stagiaire)
L’annonce d’un projet de création d’un conseil national de nutrition (CNN) ou un conseil national multisectoriel de la nutrition (CONAMUN) suscite mécontentement et incompréhension chez Marc Gansoré et ses camarades. Selon eux, ce nouveau projet n’est qu’une version améliorée de l’actuel conseil national de concertation en nutrition (CNCN) qui n’a rien montré en termes d’efficacité sur la thématique de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ils disent y voir « Une structure de trop pour un pays qui a des problèmes de mobilisation de ressources ». Ce, d’autant plus qu’il existe déjà deux institutions qui pilotent la sécurité alimentaire et la nutrition au Burkina Faso. Il s’agit du conseil national de concertation en nutrition(CNCN) logé au ministère de la santé et du Conseil national de la sécurité alimentaire (CNSA) placée sous la tutelle du ministère de l’agriculture.
Pour ces OSC, il était important de créer une « coordination unique » qui prendrait en comptes tous les secteurs dans les différents ministères (élevage, éducation, environnement eau et assainissement et action social etc.) Cette coordination unique pourrait, selon elles, unifier le CNSA et CNCN et permettrait également de mettre en œuvre plusieurs actions synergiques sur le terrain au niveau national. C’est une coordination pourrait aussi veiller à mettre en place des démembrements cohérents au niveau déconcentré.
La conviction de Marc Gansonré et ses camarades semble établie qu’ils sont sur le droit chemin. Du reste, ils clament que leur vision se rapproche de celle de la sous-secrétaire des Nations-unis en charge du mouvement Scaling Up Nutrition (SUN) qui appelle régulièrement les gouvernements à plus de synergie et d’intégration entre la sécurité alimentaire et la nutrition. Déjà, le Bénin, le Sénégal, et le Niger sont dans cette dynamique. Et c’est dans cette logique que s’inscrirait aussi la création, au Burkina Faso, d’une coordination unique qui permettrait d’améliorer plusieurs dimensions de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Au terme de la conférence, ces acteurs de la société civile burkinabé ont proposé des recommandations pour le bon réaménagement de la sécurité alimentaire au Burkina. Il s’agit notamment de l’affirmation du leadership de l’Etat dans la réforme des institutions de sécurité alimentaire de nutrition en invitant les partenaires à suivre les options dictées par le gouvernement, de la mise en place au sein de la Primature une commission composée des parties prenantes pour une gestion efficience de la question de sécurité alimentaire, de la prise en compte des organisations paysannes telles que la chambre nationale d’agriculture dans le dispositif décisionnel et enfin, de l’élaboration d’un document cadre dans lequel les rôles, les responsabilités et les attentes de chaque acteur sera clarifié et précisé afin de leur permettre de se préparer à contribuer au processus.