Le Comité technique du conseil national de la sécurité alimentaire (CT-CNSA) et la coopération suisse ont procédé à la signature d’une convention le mercredi 9 juin à Ouagadougou. Il s’est agi d’un fonds d’appui à la sécurité alimentaire. L’objectif de ce fonds est de renforcer les capacités financières du Comité en vue de résoudre les questions de vulnérabilité alimentaire et pastorale.
Par Abdoul Wahab Mandé, Stagiaire
La réunion statutaire du Comité technique du conseil national de sécurité alimentaire (CT-CNSA) a regroupé les partenaires techniques et financiers, les acteurs non-étatiques, les départements ministériels autour des problématiques de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Au cours de cette rencontre entre le comité technique et ses partenaires, une convention a été signée avec la coopération suisse. Il s’agit d’un fonds d’appui à la sécurité alimentaire dont le but est la résolution des questions de vulnérabilité alimentaire mais aussi pastorale aux dires du président du comité technique, Yassia Kindo.
Au regard de la situation que traverse le Burkina, c’est une occasion, dit-il, de lancer un appel à tous les partenaires afin qu’ils puissent davantage contribuer pour répondre aux défis actuels du moment en matière de sécurité alimentaire.
« Avec la situation actuelle, nous avons pu contribuer une première fois avec 10 mille tonnes pour gérer la situation, c’est-à-dire les personnes déplacées internes et les autres personnes vulnérables. Tout récemment il y a encore 30 mille tonnes qui sont sorties » explique-t-il pour justifier l’aide donnée par la coopération suisse.
Et d’ajouter qu’actuellement le stock qui est à leur disposition est de 35 mille tonnes de céréales d’où l’importance d’exposer la situation à l’ensemble des partenaires pour trouver des solutions.
C’est pourquoi un rapport circonstanciel est présenté pour exprimer aux partenaires le niveau optimal qu’ils ont besoin pour combler le déficit.
De son côté, le chef de la coopération suisse, Jean-Michel Limat, a expliqué que cet accompagnement vise à assurer la souveraineté du Burkina sur les questions de la sécurité alimentaire.
« Sa souveraineté (ndlr : Burkina Faso) est importante parce qu’il faut que les bailleurs de fonds puissent utiliser le cadre existant, le mécanisme qui est le FASA pour pouvoir le faire. Et le FASA (fonds d’appui à la sécurité alimentaire) est insuffisant si l’on considère le stock conventionnel pour pouvoir assurer la gestion des crises.il est important que ce stock soit renouvelé», a confié le chef de la coopération suisse, Jean-Michel Limat.
Et d’ajouter que « la Suisse appuie ce fonds pour les quatre prochaines années pour un montant de 2,4 milliards de F CFA.»
Le bilan établi par le stock national de sécurité alimentaire et du bétail
Sur le plan alimentaire, le stock conventionnel est calculé sur la base de la population et des besoins alimentaires pour une période donnée.
Ainsi, pour une réponse de deux mois et pour 20% de la population est estimée à 20 millions 487 milles 979 habitants (INSD, 2019), il est nécessaire de mobiliser 129 mille 757 tonnes de céréales estimées à 32 milliards 439 millions 300 mille 083 F CFA.
Quant au stock financier, il est estimé à 21 milliards 626 millions 200 milles 55 F CFA soit un coût total de 54 milliards 65 millions 500 milles 138 F CFA, mentionne le rapport circonstanciel.
Et au regard du stock national de sécurité qui est de 39 mille 336,75 tonnes, il est nécessaire de mobiliser 90 mille 421 tonnes pour cette année 2021, poursuit toujours le rapport circonstanciel
En ce qui concerne le stock d’aliments pour bétail, ce sont les sous-produits agro-industriels (SPAI), blocs alimentaires et complexes minéraux. Les quantités moyennes d’aliments pour animaux sont estimées à 22 milles 137 tonnes pour une réponse de quatre (04) mois comprenant mars-avril-mai-juin d’un coût global de 5 milliards.
Alors il faut un stock financier de 3 milliards 500 millions en cas d’urgence d’achat des aliments déclenché au niveau national, peut-on lire dans ce même rapport.
De ce fait, les effectifs moyens d’animaux exposés aux crises alimentaires sont estimés à 290 mille 964 têtes de bovins et 851 mille 124 têtes de petits ruminants, conclut-il.