La cohésion sociale est menacée depuis 2015 au Burkina Faso, suite aux attaques terroristes, parfois suivies des conflits intercommunautaires dans certaines localités du pays. Cette situation aux conséquences désastreuses sur le vivre-ensemble, la cohésion sociale et le développement du pays, a entrainé de nombreux déplacés internes. Un grand défi sécuritaire se pose donc avec acuité, aux pays du Sahel dont le Burkina Faso. Pour réussir cette lutte dans toutes ses dimensions, il faut l’implication des femmes, qui sont presqu’exclues des débats sécuritaires. D’où ce programme de leadership féminin pour une gouvernance inclusive au Sahel, du groupe danois de déménage (DDG) et le Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (WANEP). Le lancement officiel du programme est intervenu le jeudi dernier à Ouagadougou.
Face aux menaces terroristes dans les pays du Sahel, il est impérieux d’envisager des options multiples prenant en compte toutes les couches de la société dont la voix de la femme, pour faire face au fléau. De tous les combats contre cette chimère, l’on constate que les besoins des femmes qui sont d’ailleurs les plus vulnérables ne sont pas pris en compte. Elles sont exclues des discussions sur la sécurité, sous le faux prétexte selon la coordinatrice du DDG, Linda Bauma, qu’elles manquent d’expertises et ne sont pas intéressées par les questions sécuritaires.
Pour rectifier le tir selon les initiateurs, le programme de leadership féminin pour une gouvernance inclusive dans le Sahel, d’une durée de trois ans, regroupant trois pays du Sahel à savoir, le Burkina Faso, le Mali et le Niger est initié. L’objectif est de renforcer la voix des femmes de la société civile dans la gouvernance du secteur de la sécurité dans les pays cibles du programme à travers la mise en place d’un vivier d’expertes.

Durant la vie de ce programme soutenu par l’Union européenne à hauteur de 1,2 millions d’euros soit 787 millions de FCFA, des femmes seront formées en questions sécuritaires pour constituer après, des voix qui peuvent influencer des décisions politiques en matière de défis sécuritaires dans les pays du Sahel. Il faut créer de ce fait, des espaces adéquats pour que la femme puisse participer effectivement dans la gouvernance sécuritaire, selon Elise Memel-Kokora, la directrice Pays DRC-DDG.
Ce programme à terme, va apporter des changements aux jeunes, pour qu’ils dépassent les entraves liées à la participation des femmes aux questions de sécurité, renforcera également la voix de la société civile pour améliorer l’encrage démocratique à travers des réformes dans le domaine sécuritaire. Et Hélène Marie Laurence Ilboudo, ministre en charge de la femme, souhaite qu’il y ait à l’issue du programme, des femmes capables de défendre la cause de la femme en matière de sécurité.
Siébou Kansié
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