Au Sénégal, le conseil constitutionnel a rejeté, ce 5 janvier 2024, la candidature de l’opposant Ousmane Sonko à la présidentielle de février 2024.
Par Nicolas Bazié
Un coup dur! Ousmane Sonko ne se présentera pas à l’élection présidentielle du 25 février. Le conseil constitutionnel en a décidé ainsi, ce 5 janvier 2024, en rejetant sa candidature au motif que son dossier est incomplet.
Ce que Me Ciré Cledor Ly, l’un des avocats de Sonko refusé de croire estimant que tous les documents déposés ont été reçus par la commission de contrôle de parrainage. « Le dossier a été vérifié à l’absence du mandataire du candidat Ousmane Sonko, ce qui est injuste» dénonce l’avocat.
Mais avant, il y a eu le dossier de diffamation pour lequel Ousmane Sanko a été condamné. Une décision qui planait sur sa tête comme une épée de Damoclès.
La décision de la Cour suprême…
Jusqu’au 4 janvier, on voyait pourtant Ousmane Sonko dans les starting-blocks malgré les dossiers judiciaires qui pèsent sur lui comme une épée de Damoclès.
En réalité, le natif de Thiès (Sénégal, ndlr) était considéré comme un candidat en sursis puisque la Cour suprême a rendu son arrêt, à cette date précise et qui menaçait aussi, la validité de sa candidature à l’élection présidentielle.
La décision rendue peu avant minuit, le 4 janvier 2024 confirme sa condamnation pour diffamation tout comme la peine prononcée en appel c’est-à-dire six mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts.
Or, le code électoral sénégalais, en son article 29 prévoit en effet que «ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale» les individus «condamnés à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis».
L’article 30 ajoute que «ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les condamnés […] à une peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois mois».
« Cette décision est éliminatoire pour Ousmane Sonko», affirmait Me Khoureyssi Bâ, l’un de ses avocats. « Si la décision n’était pas rendue aujourd’hui (4 janvier, ndlr), rien ne pouvait empêcher Ousmane Sonko d’être candidat à l’élection présidentielle», se désolait Me Ciré Clédor Ly, un autre avocat qui a défendu l’opposant sénégalais.
Emprisonné, Ousmane Sonko a été investi dimanche 31 décembre 2023 pour l’élection présidentielle de 2024 dans un lieu privé, à huis clos, après l’interdiction du meeting public prévu samedi, selon l’Agence France Presse qui cite un responsable et des images de la télévision du camp du président du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF).
L’opposant de 49 ans, arrivé en troisième position à l’élection présidentielle de 2019, était poursuivi par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, pour l’avoir accusé, lors d’un point de presse le 22 novembre 2022, de malversations financières dans le cadre de la gestion du Programme national des domaines agricoles communautaires.
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