Les lampions du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) édition 2023 se sont officiellement éteints le 4 février 2023, avec la récompense de plusieurs artisans. Au cours de la Nuit des artisans méritants (NAM) marquant la clôture du SIAO, la Banque ouest africaine de développement (BOAD) a offert 22,5 millions de FCFA aux déplacés internes de la région du Centre-Nord du Burkina Faso.
Par Nicolas Bazié
Le prix est dénommé « Métiers et fil à tisser aux Personnes Déplacées Internes ». Sa valeur est de 22 millions 500 milles de francs CFA et il a été décerné aux déplacés internes de la région du Centre Nord, par la Banque ouest africaine de développement (BOAD).
Kaya est le chef-lieu de la région du Centre-Nord. Même si la zone a été honorée à la Nuit des artisans méritants, force est de reconnaître que dans cette partie du Burkina éprouvée par l’insécurité, les acteurs du domaine sont confrontés à de nombreux problèmes. C’est notamment le cas M. Boukary Barry, un cordonnier.
Agé de la trentaine, M. Barry fabrique divers articles dont des sacs, des ceintures, des porte-monnaie pour les hommes et les femmes ainsi que les plus petits.
Pour la 16e édition du SIAO, il n’a pas pu faire le déplacement de Ouagadougou. « Au regard de la situation qui affecte notre pays, nous les artisans rencontrons beaucoup de difficultés d’écoulement de nos produits.» fait-il savoir.
Même son de cloche chez M. Abdoul Rasmané Diandé, un jeune de 30 ans.
« Nous n’avons pas de clients ni de visiteurs. Certes, cela peut s’expliquer par l’insécurité, mais aussi par l’absence d’accompagnement des artisans par les autorités. Le report du SIAO entre temps nous a créé des problèmes car nous nous sommes endettés.»
M. Mohamado Ouédraogo, un cordonnier installé au secteur 1 de la ville Kaya se souvient qu’avant l’insécurité dans la région, les artisans pouvaient faire de bons chiffres d’affaires.
« Avant la crise, on pouvait produire 200, 1000 ou 5000 articles toutes formes confondues. On se déplaçait dans les autres provinces pour former des jeunes et prendre des commandes Mais, actuellement non. » déclare-t-il.
Pour eux, le secteur de l’artisanat à Kaya a besoin d’un coup de pouce.
« Les artisans souffrent énormément car il n’y a pas une subvention claire dans le secteur. Le système d’octroi de crédit est très lourd en termes de démarches. Ce qui pousse les artisans à rester au bas de l’échelle. » lance M. Kiswendsida Fulbert Yaméogo, artiste plasticien au village artisanal de Kaya.
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