Le Sommet du G5 Sahel est annoncé pour le vendredi 9 juillet 2021 par visioconférence. Une rencontre à laquelle va prendre part le Président de la France, Emmanuel Macron. Sera-t-elle l’occasion pour le Président Macron de revenir sur les contours du réaménagement de la Force Barkhane au Sahel annoncé dans son discours du 10 juin dernier ?
Par Frank Pougbila
La tradition est respectée, peut-on dire. Assez fréquemment, avant chaque sommet, des présidents des pays du G5 Sahel se rendent à l’Elysée. Et pour le sommet du G5 Sahel, prévu pour le vendredi 9 juillet par visioconférence, des chefs d’Etat africains s’y sont rendus encore.
Le Président du Conseil militaire de transition au Tchad, Mahamat Déby, par ailleurs, président en exercice du G5 Sahel, assistera pour la première fois à un Sommet du G5 Sahel depuis sa prise du pouvoir, en avril dernier. Le dernier sommet remontait au 16 février 2021. En prélude à cette rencontre, Mahamat Déby a été reçu, le 5 juillet, par le Président français.
Tout comme lui, le nouveau Président du Niger, Mohamed Bazoum, élu en mars 2021, est annoncé à Paris. Lui aussi participera à son premier sommet du G5 Sahel. Il est attendu à Paris d’où il va participer, aux côtés de son homologue français, au sommet du 9 juillet.
Avenir de Barkhane
Cette rencontre a de grands enjeux. Le Président français, Emmanuel Macron, devrait donner plus de détails sur l’avenir de la Force Barkhane.
La sécurité sera, à n’en pas douter, au cœur de cette rencontre virtuelle. D’ailleurs la question a été largement évoquée cette semaine par Mahamat Idriss Déby et le Président Français à Paris.
Macron veut-il déjà donner des directives avant le sommet ? Lui seul a la réponse. Mais, l’actualité montre que le Président français ne sera pas doux avec ses homologues. Lui qui avait dit ses vérités aux peuples du Sahel, lors de son discours du 10 juin 2021, aura l’occasion de « faire face » de nouveau aux Présidents du G5 Sahel.
Il avait annoncé le désengagement progressif de la Force Barkhane, tout en soulignant que l’objectif de la France était de réduire l’effectif des militaires français présents au Sahel, d’ici 2023.
Une occasion de rappeler les responsabilités ?
Il était remonté même contre ses pairs du G5 Sahel. « Je suis obligé de constater que dans plusieurs États de la région, il n’y a pas eu un réengagement des décideurs pour faire revenir l’État et l’administration dans les zones qu’on libère du terrorisme militairement », disait-il.
Il avait même dit qu’en responsabilité, « ce n’est pas le rôle de la France de se substituer à perpétuité aux États ». Et de renchérir : « Ce sont les Africains qui doivent assurer la sécurité des pays africains ».
Ce sommet sera-t-il une aubaine pour lui de rappeler les responsabilités de chaque pays ? La réponse sera pour bientôt.
La France avait annoncé, le vendredi 2 juillet dernier, la reprise de sa coopération militaire avec l’armée malienne, après un mois de suspension. Cette rencontre du 9 juillet donnera certainement plus d’information sur la nouvelle approche de la coopération militaire annoncé par Macron lors de son discours du 10 juin 2021.
La force antiterroriste Barkhane est forte d’environ 5.100 hommes et intervient dans les pays du G5 Sahel depuis 2014.