La Société nationale de l’électricité du Burkina (SONABEL) a organisé, les 19 et 20 mars 2025 à Ouagadougou, une immersion au sein de ses services de dépannage, de maintenance réseau et travaux, etc., au profit de journalistes. Il s’est agi, durant ces deux jours, pour les hommes de médias, de découvrir le travail de terrain effectué par les agents de la SONABEL pour garantir la continuité du service public de l’électricité.
Par Nicolas Bazié
En cette période de forte demande en électricité, les services techniques de la SONABEL sont sur la brèche. Entre maintenance des équipements des centrales électriques et dépannages tous azimuts et sans arrêt dans les quartiers de Ouagadougou, les agents de la nationale de l’électricité sont en état d’alerte, prêts à faire face à toute situation susceptible de perturber la distribution de l’électricité sur l’ensemble du territoire national.

Pendant 48 heures, des journalistes ont fait le tour de plusieurs centrales électriques pour constater les conditions dans lesquelles les agents de la SONABEL travaillent au quotidien pour assurer la continuité de la fourniture de l’électricité.

L’immersion, selon les responsables de la société d’État, consiste à emmener les journalistes à se mettre dans la peau d’agents de la SONABEL. En l’espèce, « c’est de vous faire vivre ce que la SONABEL vit », disent-ils.
Le mercredi 19 mars 2025, la journée commence dans la zone industrielle de Kossodo. Là, la SONABEL a des installations, deux centrales thermiques. Accompagnés de plusieurs agents, les journalistes commencent l’immersion dans la centrale électrique Ouaga Nord, l’une des deux centrales. Elle est composée de huit machines qui fonctionnent 24h/24h.
Adama Yougbaré, chef de section mécanique de cette centrale, fait savoir qu’après 18 000 heures de fonctionnement, chaque machine est soumise à une maintenance obligatoire.

Dans le bruit assourdissant de ces mastodontes (machines ou groupes, ndlr), M. Yougbaré déclare que la Centrale Ouaga Nord a une puissance installée de 68 mégawatts. Il ressort des explications qu’elle alimente les zones de Ziniaré, de Kaya et de Dori.
Sur la nouvelle Centrale appelée « Ouaga Est », construite sur le même site et qui a une puissance installée de 50 mégawatts, les journalistes ont pu compter trois machines dont la capacité de production en électricité est d’environ 18,4 mégawatts, selon les agents. L’électricité produite par cette centrale est directement injectée dans le réseau national de distribution, renforçant ainsi l’existant.
Les hommes de médias ont aussi mis le cap sur la Centrale Ouaga 2, sise au quartier Gounghin de la ville de Ouagadougou, le jeudi 20 mars. Elle existe depuis 1974, affirme son responsable, Aboubacar Bancé, qui ajoute que l’électricité produite sur les lieux est aussi injectée dans le réseau national de distribution.
La Centrale Ouaga 2, dont la puissance installée est de 28 mégawatts, comprend six groupes, poursuit Aboubacar Bancé qui fait savoir, cependant, que la puissance exploitable est de 17,5 mégawatts.

De ses explications, cela est dû au fait qu’il y a des équipements qui ploient sous le poids de l’âge et ne répondent plus à un certain nombre de besoins actuels.
Dans toutes ces centrales, le constat est le même : des équipes permanentes sont aux petits soins des machines qui consomment entre 70 000 et 90 000 m³ de combustible par jour et le travail se fait 24h/24, dans une chaleur inédite constante.
Les missions de dépannage…
S’il y a une situation qui amène les agents terrain de la SONABEL à parcourir la ville de Ouagadougou chaque jour, c’est bien les pannes de nature diverse qui sont signalées un peu partout à travers la capitale et ses environs.
Les journalistes ont participé à une mission de dépannage dans la Cité Yennenga à Kouba (sortie sud de Ouagadougou), où un câble enfoui dans les entrailles de la terre a été endommagé lors de travaux d’installation de la fibre optique, privant ainsi l’électricité des habitants de la Cité pendant des heures.

Le problème est signalé à 9h. Une fois sur place, les agents ont entamé des travaux qui ont duré plusieurs heures, avant de pouvoir rétablir l’électricité.
« Ceux qui font les fouilles dans la ville touchent souvent nos câbles souterrains. Malheureusement, quand ils piochent ces câbles, ils ne donnent pas l’information. Nous sommes obligés de faire des recherches, pour localiser le câble touché avant de procéder à sa réparation. C’est pourquoi nous les invitons à nous informer à temps au numéro vert 80 00 11 30 pour que nos équipes rétablissent l’électricité dans les meilleurs délais », a dit le chef du département distribution du Centre, Idrissa Zongo. Il estime que lorsqu’il y a une programmation de travaux de fouilles, la SONABEL devrait être informée à l’avance.

Adjaratou Traoré habite la Cité Yennenga. Gérante d’une alimentation, elle indique que lorsqu’il y a une coupure de ce genre, « beaucoup de produits se gâtent ». « Ça ne nous arrange pas du tout », a-t-elle fait savoir, laissant néanmoins entrevoir sa joie, après avoir constaté qu’il y a des agents de la SONABEL qui sont à pied d’œuvre pour rétablir l’électricité dans les ménages.
Le deuxième jour, c’est-à-dire le 20 mars, les hommes de médias assistent à une autre mission de dépannage dans la zone de Zabr-Daaga au centre-ville de Ouagadougou.

Des occupants d’un bâtiment ayant fait un revêtement de mur et ont touché des installations de la SONABEL. Cela a engendré la coupure du courant chez une dizaine de clients. Des problèmes de cette nature, la SONABEL y fait face tous les jours et à n’importe quel moment.
Le call center…
Pour mieux répondre aux préoccupations de ses clients, la SONABEL a modernisé son call center ou centre d’appel. Il couvre l’ensemble du territoire national. C’est là que des téléconseillers, au nombre de 28, reçoivent 24/24 tous les appels et messages WhatsApp demandant soit un branchement, soit un dépannage, bref, tout type de service. Toutes les préconisations sont transmises aux services concernés qui prennent des dispositions pour apporter les solutions appropriées.

Et, depuis un certain temps, le centre reçoit environ 1 000 appels par jour, affirme le chef de division du call center, Dieudonné Zoungrana. « Certaines personnes ont l’impression qu’on ne s’occupe pas d’elles. Pourtant, vu le nombre important des appels entrants, le système met d’autres en attente, le temps de finir avec les premiers appelants. Sinon tout le monde est pris en charge. Il suffit d’attendre un peu, d’avoir un peu de patience », soutient-il.

En matière de fourniture d’électricité, au Burkina, il faut noter que les centrales thermiques de la SONABEL à elles seules ont une puissance installée de 389 mégawatts.
À cela s’ajoute une puissance installée de 50 mégawatts d’une centrale thermique appartenant à un privé ; de 34,8 mégawatts venant d’une centrale hydro-électrique ; de 225,8 mégawatts venant du solaire ; de 6 mégawatts d’une centrale installée à Dori dans le Sahel dont l’exploitation va débuter en avril 2025.
Le total donne une puissance installée de plus de 600 mégawatts. Pour les responsables de la SONABEL, 160 mégawatts ont été ajoutés grâce à la réparation d’anciens groupes qui n’étaient plus en service depuis un moment.