Dans le souci de lever les incompréhensions en lien avec le paiement des factures, suite aux dysfonctionnements du service du fait de la crise sécuritaire, le Chef de centre de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) de Tougan (province du Sourou), Narcisse Poda, a pris langue ce mardi 3 décembre 2024, avec des consommateurs visiblement mécontents. Ces derniers ont posé leurs préoccupations auxquelles des réponses ont été apportées.
Par Brice Alex, correspondant dans le Sourou
Le Chef de Centre de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) Tougan, Narcisse Poda, a échangé ce mardi 3 décembre 2024 avec les abonnés de la nationale de l’eau. Une rencontre initiée par le haut-commissaire de la province, Désiré Badolo, afin d’apporter la lumière sur les diverses inquiétudes autour des récentes factures reçues par les consommateurs.
D’emblée, M. Poda a passé en revue les difficultés rencontrées par son service depuis l’exacerbation de la crise sécuritaire en fin décembre 2022 et début 2023 dans la province du Sourou. « Avant fin décembre 2022, nous avions des difficultés pour accéder à nos installations. C’est pratiquement vers fin janvier 2023 que nous avons eu finalement un arrêt total de nos installations avec une rupture totale de l’approvisionnement en eau dans la ville de Tougan », fait-il savoir.
Et de préciser : « Auparavant, on avait un besoin total de 1 500 m3 pour la ville et on donnait 1 200 m3 d’eau par jour. Aujourd’hui, nous sommes réduits à 300 m3 pour un besoin actuel de 2 000 m3. Ce n’est pas facile mais les travaux sont en cours pour améliorer la situation».
À partir de mars 2024, des alternatives ont été trouvées par les responsables de l’ONEA en collaboration avec les autorités locales pour la reprise de la desserte en eau potable dans la ville de Tougan. Et à en croire, le chef de centre, la répartition du liquide vital se faisait dès lors par zone selon une périodicité.
« Nous avions repris les activités pratiquement en mars 2024 et début avril déjà, l’eau a commencé à couler dans les robinets au bonheur de nos abonnés. Un rationnement est fait dans la ville par jour, pour indiquer les jours de desserte dans les différentes zones », relève M. Poda.
Et d’ajouter : « Le taux de satisfaction de la clientèle entre juin et juillet 2024 est passé de 40 à 70%. Et des actions sont en cours pour que toute la ville soit satisfaite à 100℅.»
Il a souligné que la facturation concerne la consommation des mois de décembre 2022, janvier 2024 et de juin à septembre 2024. Ces factures ne sont pas pénalisées. « Toutefois, il y a des impayés antérieurs au mois de décembre 2022 qui sont pénalisés et nous sommes entrain de negocier pour la levée de cette pénalité dans la mesure du possible », a-t-il précisé.
Suite à ces explications du chef de centre, des abonnés présents à la rencontre ont apprécié les informations données ou plaidé pour une amélioration de la situation.
Zangaye Yaro, un abonné, a estimé que rencontre était la bienvenue. « Nous avons beaucoup apprécié cette approche. Cependant, nous sommes restés sur notre faim. Nous attendons un autre cadre pour en parler », a-t-il réagi.
Dramane Sow, un autre abonné, souhaite que la question soit traitée à l’amiable pour le bien-être de la population qui subit déjà les affres de la crise sécuritaire. « Nous saluons l’opportunité offerte afin que les services techniques de l’ONEA puissent donner des explications à la population. C’est une belle occasion. Je suggère que la période de 2022 au début de l’année 2024 soit annulée afin de permettre à cette zone à fort défi sécuritaire de souffler », a-t-il plaidé.
« De façon technique, nous sommes satisfaits mais la population a besoin de l’eau qui coule dans les robinets à tout moment », a-t-il ajouté.
Le même avis est partagé par Abel Zerbo, un autre abonné : « J’apprécie la tenue de cette rencontre. Ce sont des réponses techniques qui ont été données. Pourtant, la population souhaite que l’eau soit disponibilisée dans les robinets pour être soulagé un tant soit peu.»
Le haut-commissaire du Sourou a salué la qualité des échanges qui ont permis aux consommateurs de poser leurs préoccupations.