A la veille de la fête de la tabaski encore appelée l’Aïd El Kébir, les préparatifs ne vont pas bon train à Tougan où l’ambiance est morose dans la province du Sourou. L’affluence est en effet très faible dans les points de vente du bétail et de la volaille. Les commerçants expliquent à libreinfo.net que cette morosité est due à la crise sécuritaire,
Brice Alex, Correspondant dans le Sourou
A quelques heures de la célébration de la fête de la Tabaski, l’ambiance est morose dans les différents points de vente du bétail et de la volaille à Tougan. Les commerçants se plaignent de la mévente des animaux. Les clients, quant à eux, déplorent la flammée des prix. Pire certains marchands de volaille n’ont rien à proposer à la clientèle.
Adama Drabo, vendeur de bétail estime que la majeure partie de la population n’a pas le pouvoir d’achat en raison du contexte sécuritaire difficile :
« Franchement, il n’y a pas de marché. Les gens n’ont même pas l’argent à cause de l’insécurité. Les prix varient. Il ya des moutons de 25000 FCFA, 30000 FCFA 50000 FCFA etc…». explique Adama Drabo. Il ajoute : «Mais beaucoup de clients ne viennent pas. Ce n’est vraiment pas facile cette année» déplore-t-il.
Pour Oumar Zerbo, marchand de bétail, les bonnes affaires se font quand tout va bien. : «C’est quand il y a la paix et la joie que l’on fait des achats. Depuis avant hier, les clients se font rares. Nous voyons tous la situation qui prévaut dans la province» regrette notre interlocuteur. «On ne peut aller paître les animaux à la sortie de la ville. Tout le monde est triste. Il ne peut y avoir de marché dans de telles conditions» conclut Oumar Zerbo.
Pour le client, Mohamed Koussoubé, le prix du bétail connaît une flambée. Il l’exprime en ces termes: «Les prix ne sont pas abordables. Je n’ai encore pu m’acheter un mouton pour le moment. Je suis venu, peut-être que j’aurai un mouton moins cher pour ma famille»

Sur le marché, le constat est aussi amer quant à la vente de la volaille. Jacques Toé est marchand de volaille au marché de Tougan. Il a dit que ses paniers sont quasiment vides, puisqu’il n’a plus accès aux villages pour s’approvisionner en volaille : « Actuellement, le marché est morose. Il n’y a pas de volaille. Là où nous partons pour nous approvisionner d’habitude, ce sont les villages alentours. Et actuellement on ne peut sortir hors de la ville» décrit-il.
Il en tire les conséquences: « Donc on peut rien avoir. Tous les paniers sont vides ici. Même si les clients viennent, il n’y a rien à leur vendre» Conclusion : «On fait seulement avec quelques rares poulets qu’on gagne ici dans la ville»
Les villages jouxtant le chef-lieu de la province étaient auparavant les sources privilégiées d’approvisionnement en bétail et en volaille. Les populations de la plupart de ces villages ont fui suite aux menaces des terroristes depuis le début de l’année.
Dans le même temps, les salons de couture et de coiffure ne connaissent pas d’affluence à la veille de la fête. Tout porte à croire que la population n’a pas l’esprit à la fête et n’aspire qu’au retour de la paix et de la sécurité dans la localité.