La célébration de la Tabaski ou l’Aïd El Kébir est considérée comme un moment de souvenir et de reconnaissance à Allah pour ses multiples bienfaits. Le mouton est l’animal le plus recommandé pour ceux qui ont les moyens. Pourquoi cet animal est le symbole de cette grande fête ? Libreinfo.net a rencontré l’Imam Tiégo Tiemtoré, de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB) et du Cercle d’études et de formation islamiques (CERFI) pour comprendre le sacrifice du mouton.
Par Tatiana Kaboré
L’immolation du mouton est en souvenir du geste de soumission et d’adoration profonde d’Ibrahim qui sous ordre divin a voulu sacrifier son fils Ismaël, dit l’Imam Tiégo. Le mouton symbolise le bélier qui a été offert comme rachat. « C’est en souvenir de cet acte de soumission que les musulmans commémorent ce sacrifice qui correspond également à la fin du pèlerinage », ajoute-t-il.
Ce sont « ceux qui ne sont pas au pèlerinage qui vont essayer d’être fidèle à cette tradition en sacrifiant un bélier ». Il précise que le mouton n’est pas le seul animal de sacrifice. Il est également possible de sacrifier un bœuf pour ceux qui en ont les moyens. Par ailleurs, pour ceux qui ont les moyens « la prescription est claire, c’est presqu’une obligation. Si vous arrivez à sacrifier, il y a une énorme récompense parce que le prophète Mahomet dit que lorsque vous sacrifiez un animal même les poils de l’animal, les cornes et les sabots vont témoigner toujours pour vous aux yeux de la rétribution », explique l’Imam de l’AEEMB.
Ce qui fait que lors de la fête de tabaski, il est fortement recommandé de tuer un mouton si on a les moyens. Par contre, il estime qu’il est interdit de s’endetter ou de voler de l’argent pour accomplir l’acte quand les moyens font défaut. « Autant c’est une œuvre méritoire selon les moyens, autant il est interdit d’aller s’endetter pour sacrifier l’animal », déclare M. Tiemtoré. La tabaski pour lui au-delà de son caractère religieux est devenue un évènement social par lequel de nombreux musulmans s’endettent. « Ce qui n’est pas normal », a-t-il déploré.
Plusieurs exigences sont à respecter pour l’achat de l’animal. A cet effet l’Imam Tiemtoré indique que c’est une obligation « d’avoir un mouton en bonne santé, pas un mouton chétif, malade ». Mais il estime également que les moyens qui ont permis d’avoir ce mouton soient des moyens licites.