Les fidèles musulmans du Burkina célèbrent la fête de Tabaski ce dimanche 16 juin 2024. L’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB) et le Centre d’études, de recherches et de formation Islamiques (CERFI) ont prié sur le terrain Dabo Boukary de l’Université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou.
Dès 8h ce dimanche 16 juin 2024, les fidèles, vêtus de leurs plus beaux habits, ont afflué par vagues vers le terrain Dabo Boukary de l’Université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou.
La prière a commencé avec l’arrivée de l’imam Marboulaye Nombré. Après les rites de la prière, l’imam a délivré un sermon axé sur des thèmes importants pour la société burkinabè.
Imam Marboulaye Nombré a exhorté les fidèles à la solidarité et à éviter les discours haineux et l’extrémisme, soulignant que « l’extrémisme est nuisible à la cohésion sociale ».
Il a ajouté : « Trop de communautarisme affaiblit la fraternité nationale et humaine. L’extrémisme est un facteur nuisible à la cohésion sociale, quels que soient les domaines de sa manifestation : ethnique, religieux, politique, idéologique et même intellectuel. »
L’imam a également abordé la question des Personnes déplacées internes (PDI), appelant à leur réinsertion socio-professionnelle et louant les efforts des autorités pour leur prise en charge.
Il a encouragé toutes les initiatives publiques ou privées visant à soutenir les PDI et les personnes vulnérables, soulignant la nécessité d’une réorganisation de ces mouvements pour minimiser leur impact déstructurant.
L’imam Nombré a insisté sur l’importance de la cohésion sociale en cette période critique de l’histoire du Burkina. « L’union fait la force. Nous le savons tous : l’unanimité n’est pas pour toute chose, ni pour toujours ; d’où la nécessité de cultiver la patience et la tolérance », a-t-il déclaré.
Il a lancé un appel aux leaders politiques, traditionnels et religieux pour qu’ils sensibilisent leur environnement au vivre-ensemble et à la nécessité absolue de la cohésion sociale.
Les initiatives étatiques visant à soutenir les paysans pour améliorer la production agricole ont également été saluées par l’imam, qui a appelé à la solidarité et au soutien mutuel : « Que les plus forts tendent la main aux faibles ! Que chaque acteur sacrifie ses ambitions personnelles à la cause nationale ! ».
L’imam a aussi critiqué les grandes puissances, qui avaient autrefois la capacité d’arrêter l’invasion nazie, mais qui sont désormais incapables de défendre les droits de l’homme face à l’État sioniste.
« Le monde est orphelin car les grandes puissances restent sourdes aux manifestations des peuples », a-t-il déploré. Il a dénoncé la paralysie du monde arabo-musulman face aux réseaux sionistes, soulignant que l’ONU demeure impuissante face à un génocide visible.
À la fin de l’office religieux, l’imam Nombré a procédé à l’immolation du mouton de sacrifice, marquant ainsi un moment solennel et significatif de la fête de Tabaski.
Les fidèles présents ont exprimé leur joie et leur approbation envers les paroles de l’imam. Abdoul Diabouga a déclaré : « C’est toujours un moment de bonheur de célébrer la Tabaski avec ma famille et ma communauté. Les paroles de l’imam sur la solidarité et la tolérance résonnent particulièrement en moi. Nous devons tous œuvrer ensemble pour un Burkina Faso uni et fort. »
Chahida Tandamba a ajouté : « La fête de Tabaski nous rappelle notre devoir envers autrui. L’appel de l’imam à éviter l’extrémisme et à favoriser la cohésion sociale est essentiel, surtout en ces temps difficiles. Je pense que nous devons tous faire un effort conscient pour pratiquer la tolérance et aider les personnes dans le besoin. »