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Terrorisme: pourquoi depuis quatre ans et demi,le Burkina Faso n’y arrive pas?

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C’est dommage! La première action terroriste sur le sol burkinabè date de 2015.L’enlèvement de Lulian Gherghut, un officier de sécurité roumain le 4 avril à Tambao, dans le nord du Burkina Faso, annonçait des lendemains difficiles pour le « pays des hommes intègres».Depuis lors, 201 attaques ont été enregistrées entre le 4 avril 2015 et le 5 février 2019 selon un bilan officiel des communiqués du ministère de la défense nationale et des anciens combattants publié en début d’année 2019. Quatre années et demi après, ce pays n’a toujours pas réussi à identifier ses ennemis. Les enquêtes sont toujours ouvertes mais rien!

Cela fera bientôt cinq ans que le Burkina Faso est confronté au terrorisme. D’abord concentrées au Sahel, ces attaques ont évolué,touchant le Nord et l’Est du pays avec quelques attentats d’envergure dans la capitale.

Depuis la première action terroriste sur le territoire burkinabè, nul ne sait avec certitude les responsables de ces attaques et le mobile de leurs actions.Si autrefois,les expatriés étaient pris pour cible aujourd’hui c’est le contraire,nul n’échappe à la barbarie de ces hommes sans foi.

Ayant généralement pour cibles les forces de défense et de sécurité et leurs installations, ces attaques ont causé la mort de plus de 558 personnes dont 112 éléments des forces de défense et de sécurité à la date du 5 février 2019.

A ce jour, on dénombre moins d’une dizaine d’attaques revendiquées sur un total de 201. Ce ne sont plus forcément les groupes traditionnels (AQMI,Ansarul,Ansar Dine ou le Front de libération du macina…)faut il parler de grand banditisme,de destabilisation ou du terrorisme?

D’autres groupes ayant également revendiqués d’autres attaques sont restés silencieux depuis lors. Il s’agit du groupe terroriste Nusrat al-Islam wal-Muslimin (Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans, GSIM) qui a revendiqué les attaques du vendredi 2 mars 2018 perpétrés contre l’état-major du Burkina Faso et l’ambassade de France à Ouagadougou.

L’attentat du 15 janvier 2016 qui a visé un hôtel et un restaurant dans la capitale burkinabè a été revendiqué lui aussi par le groupe Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar.

A partir de l’année 2017, un nouveau groupe terroriste va revendiquer certaines attaques dans le pays. Il s’agit du groupe terroriste Ansaroul Islam, mené par le Burkinabé Ibrahim Malam Dicko. Ce groupe a revendiqué l’attaque de Nassoumbou qui avait tué douze militaires à la mi-décembre 2016.

Le groupe avait également revendiqué l’attaque de deux postes de commissariats dans la province du Soum au nord du Burkina.

Depuis lors, des attaques terroristes sont perpétrées quasi-quotidiennement au Burkina Faso sans que leurs auteurs ne soient connus.
Le président Roch Kaboré avait laisser entendre au cours d’un entretien accordé à Deutche Welle (DW) en février dernier que ces attaques visent à l’empêcher de travailler mais, sans nommer ceux qu’il pense être le responsable de ces attaques.

Il affirmait au cours de cet entretien : «le Burkina Faso a bénéficié de la paix sociale pendant des années parce que quelque part nous avions un deal[…]d’autant plus qu’après le départ de Blaise Compaoré, à peine nous avons mis le 12 Janvier le gouvernement en place que le 15 nous avions le premier attentat au Burkina Faso et depuis lors, nous sommes dans une activité anti-terroriste dont l’objectif est de nous empêcher de travailler ». Cette déclaration a amené les analystes à penser à des manoeuvres vengeresses de l’ancien pouvoir mais, celui-ci dans une lettre adressée au président Kaboré en avril dernier a décliné toute responsabilité, proposant même son aide aux autorités burkinabè pour combattre le terrorisme.

A ce jour, après plus de quatre ans de lutte contre le terrorisme, le Burkina Faso n’est pas à mesure de dire qui l’attaque et pourquoi il est attaqué. Des théories fusent de partout mais, d’entre les plus sordides aux plus fantaisistes, les burkinabè ont pris l’habitude d’attribuer ces attaques à «des individus armés non identifiés».

Sur le mobile de leurs actes, la confusion est totale car, aucune logique n’est donnée à ces attaques. Parfois, ils s’attaquent aux installations des FDS laissant penser qu’ils sont contre les dirigeants actuels. Des moments, ils attaques des églises et enlèvent des prêtres, ce qui amènent certains observateurs à parler de volonté d’islamisation. Puis, ils s’attaquent aux mosquées et aux musulmans, brouillant ainsi toutes possibilité de logique. Pire,ces terroristes veulent ouvrir la voie à une guerre de religion ou communautaire.Ils prennent les écoles et les enseignants pour cible (plus de 1135 écoles fermées courant 2019 pour raison d’insécurité), laissant tout le monde dans la confusion.

Si le Burkina Faso veut gagner ce combat contre le terrorisme, identifier ses ennemis sera la première étape à franchir. Il faut que le nombre des terroristes, le mobile de leurs actes, leurs canaux de ravitaillements en armes et en tous autres produits qui leur sont nécessaire soient determinés. Cela passe forcément par leur identification.

Nourdine Conseibo

www.libreinfo.net

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