Lors d’un entretien sur une chaîne de télévision, notamment Voxafrica, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a fait savoir que le Togo pourrait rejoindre la Confédération des États du Sahel (AES).
Par Nicolas Bazié
Le Togo n’exclut pas de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES). C’est en substance ce qu’à déclaré le chef de la diplomatie togolaise Robert Dussey, répondant à un journaliste qui a posé cette question : « Est-ce qu’on peut imaginer le Togo rejoindre l’AES? »
« Pour moi, ce n’est pas impossible », répond le ministre Dussey qui soutient que « c’est la décision du Président de la République », faisant allusion au Président Faure Gnassingbé. « Demandez aux populations togolaises si le Togo veut entrer dans l’AES, vous allez voir leur réponse. Je vous dirais qu’elles vous diront oui », a-t-il ajouté.
« Les peuples africains veulent être eux-mêmes. Quand vous nous voyez, nous ne sommes contre personne. Nous le disons sans cesse, nous voulons être nous-mêmes», a poursuivi le ministre des Affaires étrangères.
Il fait observer que pour eux, aujourd’hui, le Président Assimi Goïta est une chance pour le Mali. « Le rôle assigné à l’Afrique aujourd’hui est lamentable. L’Afrique est utilisée seulement pour servir les grandes puissances», dénonce-t-il, déclarant que « ce n’est pas normal ! C’est inadmissible ! »
Le Professeur Robert Dussey relève que l’Africain a peur de s’assumer. « Parfois en tant qu’Africain, j’ai même honte de voir d’autres Africains ordinaires qui, par leur raisonnement, par leur manière de parler, pensent qu’on a besoin des autres pour exister. L’Africain a peur de s’affirmer, il a peur de se prendre en charge et ce n’est pas normal», conclut-il.
Le Togo, situé entre le Ghana et le Bénin, a toujours eu de bonnes relations avec le Mali, le Burkina et le Niger, les fondateurs de la Confédération des États du Sahel. Et ce, en dépit des crises.
C’est le Togo qui est intervenu pour libérer les 49 soldats ivoiriens détenus au Mali pour mercenariat. C’est encore grâce à ce pays que les deux gendarmes ivoiriens détenus au Burkina ont été libérés.
Le Togo a été le médiateur naturel entre le la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et le Niger après le coup d’État du 26 juillet 2023 qui a mis fin au régime de Mohamed Bazoum.
C’est aussi ce pays qui avait refusé de mettre en application les sanctions de la CEDEAO contre les trois États de l’AES. Les marchandises du Niger, du Burkina et du Mali viennent en grande partie du port de Lomé, la capitale togolaise.