Face à l’impact de la crise sécuritaire dans la province du Sourou, et au regard du flux massif des habitants des villages vers la ville, des alternatives ne manquent point pour accompagner ces couches les plus affectées. De la culture maraîchère pour occuper les femmes déplacées internes de Tougan, c’est la trouvaille d’un fils de la localité en l’occurrence Ibrahim Zina. Après une phase d’expérimentation, le lancement officiel des travaux est intervenu le jeudi 19 octobre 2023, en présence du Haut-Commissaire du Sourou, Salif Traoré ainsi que des techniciens de l’agriculture et de l’élévation
Par Brice Alex, Correspondant dans le Sourou
Dans le souci d’apporter son soutien aux nombreuses femmes déplacées internes désœuvrées et nécessiteuses de la ville de Tougan, un fils de la localité, Ibrahim Zina a décidé d’aménager des périmètres sur un terrain de trois hectares pour des travaux de jardinage.
C’est le Haut-Commissaire de la province du Sourou, Salif Traoré qui a procédé au lancement officiel des activités. L’initiateur du projet, entend contribuer à sa manière à l’effort de paix et aussi à faire face à la pauvreté.
«C’est notre façon à nous de faire la guerre. Les routes sont bloquées, les fruits et légumes ne doivent pas manquer dans la ville. Plusieurs fois, des fruits et légumes ont pourri à Toma. Cette initiative est une réponse à la situation. Nous voulons accompagner les personnes déplacées internes, surtout les femmes qui sont les plus nécessiteuses. Nous voulons lutter contre la pauvreté», explique Ibrahim Zina.
Pour la réussite de cette initiative , M. Zina demande le soutien des ressortissants de la localité et de toute bonne volonté. «J’appelle toutes les filles et fils du Sourou, les résidents tout comme ceux qui sont à l’extérieur, et toute personne physique ou morale à nous épauler pour que nous puissions accompagner les personnes déplacées internes dans la ville de Tougan», a-t-il lancé.
La phase d’expérimentation du projet a permis aux bénéficiaires de récolter plus d’une trentaine de sacs de choux et autres produits maraîchers.
Une aubaine pour ces nombreuses femmes affectées par l’insécurité de faire face à certaines obligations familiales surtout en cette rentrée scolaire.
Salimata Drabo, représentante des bénéficiaires, ne regrette pas de s’être adonnée à cette activité. «Nous sommes des femmes déplacées. Quand nous sommes arrivés à Tougan, on ne savait que faire pour avoir de la nourriture, n’en parlons pas des condiments. Mais, avec ce que nous vendons, nous arrivons à nourrir nos familles et à acheter les fournitures des enfants. C’est vrai que l’action sociale nous donne des vivres, mais comment faire pour avoir les bics et les cahiers des enfants».
Les bénéficiaires seront accompagnés avec le nécessaire pour mener à bien ces activités génératrices de revenus. Outre le jardinage, les femmes pratiquent également l’élevage.
Séance tenante, une remise symbolique de matériels et de semences a été faite pour le démarrage effectif des travaux.