Le Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso crée depuis 2009 vise des grands projets d’intégration. Des projets ont été initiés entre les deux pays depuis la création du TAC mais les études et les financement restent l’enjeu majeur. C’est le cas par exemple du projet du pipeline qui doit relier les deux pays pour le transport des produits pétroliers.
Par Albert Nagreogo, depuis Abidjan
La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont tous deux, des ambitions de relier les deux Etats par des grands projets d’intégration, notamment dans le domaine des transports. C’est l’exemple de l’autoroute Yamoussoukro -Ouagadougou et la construction du pipeline à partir d’Abidjan. Ce dernier projet, le pipeline souffre malheureusement de conceptualisation sans occulter le financement.
Au départ l’idée était de construire un pipeline juxtaposé. La partie ivoirienne propose donc de construire le pipeline d’Abidjan à Ferkessedougou, au nord de la Côte d’Ivoire. Ainsi à partir de Ferkessedougou, le Burkina Faso se chargera de la construction jusqu’à Bobo Dioulasso. C’est à dire qu’il doit réaliser les études et la construction. A ce jour, cette idée n’est plus d’actualité. Le Burkina Faso souhaite un papeline intégré. La partie Burkinabè demande à la Côte d’Ivoire de continuer son projet de construction jusqu’à Bobo-Dioulasso, ensemble les deux pays chercheront les financements et mettront en place les modalités d’exploitation.
Cette proposition ne semble pas trouver de consensus pour l’heure chez les experts du traité d’amitié et de coopération. La partie ivoirienne est réticente alors qu’elle est très avancée dans son projet de pipeline d’Abidjan à Ferkessedougou. Le projet est déjà réalisé jusqu’à Bouaké au centre du pays et est fonctionnel d’Abidjan à Yamoussoukro.
Le projet de pipeline pourrait aider le Burkina Faso à réduire considérablement le coût du transport des produits pétroliers et la fraude. Le Burkina Faso exporte beaucoup de produits pétroliers à partir du port d’Abidjan et de sa raffinerie, la SIR. Jusqu’à ce jour le moyen de transport privilégié reste les camions citernes, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Ce type de transport favorise aussi la fraude, explique Hilaire Kabore, le Directeur Général de la Société nationale burkinabè des hydrocarbures (SONABHY).
Outre le projet de pipeline, il y a également la problématique du stockage des hydrocarbures. Depuis 2016,la Côte d’Ivoire a décidé que le Burkina Faso paie directement ses hydrocarbures avec elle et non de faire venir ses produits d’ailleurs pour stocker et acheminer vers le Burkina Faso. Cette situation n’arrangerait pas le Burkina Faso qui la trouve coûteuse même si le Burkina est actionnaire à la Société ivoirienne de raffinerie(SIR). Ce qui a contribué à ralentir le transport vers Abidjan contrairement dans les autres pays comme le Togo, le Benin et le Ghana. Ces pays donnent la possibilité au Burkina Faso de stocker ses hydrocarbures et de les acheminer au Burkina.
Les échanges du traité d’amitié et de coopération restent ouverts entre les deux pays. En terme commercial, les experts ivoiriens, au cours des travaux de commissions se sont réjouis de l’amélioration des chiffres d’affaires au niveau du port d’Abidjan ,deuxième port fréquenté par le Burkina Faso après le port de Lomé.
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