L’Unité d’Action Syndicale (UAS) a donné sa lecture de la situation nationale de ces dernières semaines le mercredi 25 mai 2022. Elle a fait particulièrement cas de certains faits majeurs, notamment la dégradation de la situation sécuritaire, et la relecture du décret portant modalités de rémunération du premier ministre, des présidents d’institution et des membres du gouvernement.
Par Tatiana Kaboré
L’échéance des cinq mois fixés par le Chef de l’Etat pour un bilan de la lutte contre le terrorisme, en vue de « la reconquête de notre territoire » approche, or les attaques terroristes se poursuivent et s’intensifient.
«La dégradation de la situation sécuritaire est marquée par la multiplication des attaques terroristes de plus en plus meurtrières alors que la lutte contre l’insécurité, principale justification du coup d’Etat du 24 janvier 2022, a été érigée en priorité par le nouveau pouvoir», a indiqué l’UAS.
Toutefois, l’UAS déplore les massacres de populations, des dizaines d’éléments des FDS et des VDP ainsi que l’accroissement continu du nombre de personnes déplacées internes (PDI) dû à la répétition des attaques.
Augmentation des salaires des membres du gouvernement
Sur la revalorisation des salaires des membres du gouvernement, l’organisation syndicale a estimé que cette augmentation est « tout à fait inopportune, au regard du contexte dans lequel vivent les populations. Contexte marqué par la chute du pouvoir d’achat dû à une augmentation exorbitante des prix des produits de grande consommation».
Pour elle, cette hausse est en contradiction avec la demande d’effort de guerre formulée par les autorités de la transition à l’endroit des Burkinabè, avec les principes de « sobriété et d’exemplarité » promis par le Premier ministre. « Mais aussi avec les critiques acerbes que formulaient certains de ses membres à l’encontre de l’ancien régime et relatives aux questions de gouvernance et d’esprit de sacrifice», regrette l’organisation syndicale.
L’UAS trouve que cette revalorisation des salaires des membres de l’exécutif se justifie d’autant moins que les membres du gouvernement bénéficient de nombreux autres avantages en nature (véhicules, carburant, domestiques, prise charge sanitaire et bien d’autres).
« Elle est enfin indécente quand on considère la situation de pauvreté générale des populations et particulièrement des PDI qui manquent de tout, ainsi que celle des VDP qui mettent leurs vies en danger pour la défense du pays mais qui ne perçoivent que 20 000F comme traitement », a critiqué l’UAS.