Les Populations de la région de l’Est ont observé une « Journée ville morte » mercredi 10 novembre 2021. Cette initiative a été lancée par le Mouvement U Gulmu Fi. A Fada-N’gourma, chef-lieu de la région ainsi que dans les autres provinces, le mot d’ordre a été respecté. Les marchés, les boutiques, les banques, les établissements et autres institutions ont fermé. L’objectif est d’exprimer le désarroi de la population face à la situation macabre que traverse la région.
Par Tatiana Kaboré
Lancée par le mouvement de la société civile U Gulmu Fi, la journée ville morte a eu lieu ce 10 novembre 2021 dans la Région de l’Est. A Fada N’gourma chef-lieu de la région comme dans les autres provinces, le mot d’ordre a été respecté. Le grand marché, les boutiques, les établissements d’enseignement, les gares sont fermés pour répondre à l’appel.
« Pourquoi ailleurs il y a des routes et chez nous, il y en a pas? Pourquoi ailleurs, il y a la sécurité et ici, il y en a pas? S’ils ne peuvent (les autorités gouvernementales, Ndlr) pas, qu’ils nous disent! « lançaient les manifestants à la place des martyrs où le message principal a été livré.
Dans les différents messages, les populations ont formulé plusieurs doléances. Elles réclament plus de sécurité, exigent la réhabilitation des routes dans la région, l’équipement adéquat des structures sanitaires. Les manifestants demandent la construction d’un complexe de transformation du phosphate de Kotchari.
Selon les membres du mouvement U Gulmu Fi, la région de l’Est vit une situation sécuritaire dégradante de jour en jour. « Quand on marche, ça ne leur dit rien. Ils disent tous les jours qu’à l’Est, ça va. Non, rien ne va. Si rien ne change, la région de l’Est va jouer le dos rond et ce, pour une durée illimitée« , menace Bouama Michel Ouoba, Secrétaire général du Mouvement.
Il ajoute que les gens meurent de faim face à « l’incapacité de nos gouvernants« . De son avis, cette mobilisation montre au monde que la région de l’Est est en difficulté, souffre de son mal et a besoin qu’on lui vienne en aide.
Le Secrétaire général du syndicat de la santé quant à lui, a déploré le manque d’infrastructures dans les centres de santé. Il a aussi déploré la vétusté des bâtiments de l’hôpital de Fada-N’gourma qui peine à tenir avec ses instruments archaïques. Tout en invitant la jeunesse à plus de détermination dans cette lutte, il a appelé le gouvernement à jeter un regard sur les infrastructures sanitaires dégradantes pour plus d’efficacité dans le travail.