L’ancien ministre des Transports, M. Vincent Dabilgou a comparu ce 16 février 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga I. Il est poursuivi avec plusieurs autres personnes pour des faits de « détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, financement occulte de parti politique ».
Par Daouda Kiekieta
M. Vincent Dabilgou est le deuxième cadre politique que l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) traîne devant la justice après le vice-président du Parti panafricain pour le salut (PPS), M. Ousmane Nacro, ancien ministre de l’Eau et de l’Assainissement sous le président Roch Kaboré.
M. Dabilgou a comparu ce 16 février au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I. Il est poursuivi pour « détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, financement occulte de parti politique ».
Cela, avec plusieurs de ses collaborateurs dont son ancien directeur des affaires financières (DAF), le directeur général de la Société de Gestion du Patrimoine Ferroviaire du Burkina (SOPAFER-B), M. Malick Kouanda.
Lorsque l’ex-ministre Dabilgou a été appelé pour répondre des faits qui lui sont reprochés, ses avocats ont vite déclaré qu’il ne devrait pas être jugé au même titre que ses co-accusés.
Selon leurs explications, M. Vincent Dabilgou est poursuivi dans le cadre de sa gestion en tant que ministre. Ils estiment que le tribunal de grande instance de Ouaga I, notamment sa chambre économique et financier n’a pas la compétence de juger le dossier. Le président du Tribunal va alors suspendre l’audience.
« Cela ne relève pas de la compétence du juge du droit commun, notamment du Tribunal de grande instance, mais plutôt de la compétence de la Haute Cour de justice. C’est cette dernière qui est la juridiction prévue par la constitution pour juger les ministres, le chef de l’Etat et les députés» argumente Me Christophe Birba, l’un des avocats de M. Dabilgou hors de la salle.
Par ailleurs, la défense estime que la détention de l’ancien ministre est « hautement arbitraire», parce, poursuit-elle, « si le tribunal n’est pas compétent pour le juger, le procureur près de ce tribunal n’est pas aussi compétent, non seulement pour faire l’enquête, mais aussi et surtout pour lui décerner un mandat de dépôt».
Ainsi les avocats entendent faire respecter ces dispositions de la constitution lors de la prochaine audience.
« Toutes les conséquences vont être tirées aussi bien avec les juridictions burkinabè et s’il le faut avec les juridictions internationales» souligne Me Birba.
Les avocats des co-accusés de l’ancien ministre qui comparaissent pour la première fois ont demandé le renvoi du procès pour « prendre connaissance du dossier».
M. Dabilgou, par ailleurs, président du parti politique Nouveau temps pour la démocratie (NTD) avait été emprisonné le 9 février 2023 à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).
Lire aussi: Burkina Faso: l’ex ministre des Transports Vincent Dabilgou a été placé en prison à la MACO