Le ministre nigérien de la santé, Dr Garba Hakimi a visité la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG) du Burkina Faso le 27 octobre 2023 à Ouagadougou. Il s’est agi pour le ministre nigérien, de prendre connaissance du modèle organisationnel de la CAMEG, qui pourrait être « une source d’inspiration pour son pays».
Par Nicolas Bazié
«Si malgré les sanctions de la CEDEAO, il n’y a pas eu de rupture de médicaments au Niger, c’est grâce au Burkina Faso. Et, pour cela, nous en sommes très reconnaissants », a déclaré le ministre nigérien de la santé, le colonel-major Dr Garba Hakimi lors de sa visite à la CAMEG.
C’est sans aucun doute ce qui a conduit le ministre Dr Hakimi et sa délégation à aller constater le modèle organisationnel de la plateforme logistique d’approvisionnement d’intrants (CAMEG) du Burkina Faso, capable de voler au secours d’un autre État.
La visite s’est faite sur le site de la CAMEG à Tengandogo, le plus grand au Burkina Faso, où sont stockés des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux.
A cette occasion, la directrice générale de la CAMEG, Dr Anne Maryse K’haboré a fait une présentation détaillée de son institution aux invités. Il ressort qu’en trente années d’existence, la centrale dispose de plus de 280 collaborateurs, de 135 mille mètres cubes de stockage et plus de 52 véhicules de livraison .
De cette présentation, Dr K’haboré a aussi indiqué que son institution est certifiée ISO 9001:2015 depuis 2021.
La première responsable de la centrale a également expliqué le processus de présélection de ses fournisseurs pour s’assurer de la qualité des produits.
Quant aux conditions de stockage et de distribution, Dr K’haboré a laissé entendre qu’il y a une traçabilité et un suivi régulier des conditions de stockage grâce aux capteurs de température et un renouvellement constant de l’air dans les entrepôts.
Au cours de cette visite, la délégation nigérienne a eu l’occasion de toucher du doigt les réalités, à commencer par l’entrepôt dénommé « quarantaine ». À l’intérieur, ce sont des milliers de cartons de produits qui y sont.
Toutes les conditions sont réunies pour éviter un éventuel incident, selon le constat. En effet, tous les produits qui arrivent au Burkina Faso sont systématiquement mis en quarantaine dans cet entrepôt, le temps de faire des analyses pour s’assurer de leur qualité.
Mutualiser les efforts
Le ministre nigérien de la santé, Garba Hakimi s’est dit séduit par ce qu’il a pu voir et entendre.
«Nous avons pu voir la bonne organisation de la CAMEG et constater les précautions prises pour prévenir les incidents», s’est réjoui Dr Hakimi.
« Nous avons aussi noté que la CAMEG prend en compte l’aspect formation de ses cadres pour sa bonne marche», a ajouté le ministre qui a traduit sa gratitude aux autorités burkinabè pour lui avoir permis de s’instruire à l’école de la CAMEG.
Le ministre burkinabè en charge de la santé, Dr Jean Claude Kargougou, a pour sa part traduit sa satisfaction de recevoir la visite de son homologue nigérien à la CAMEG dans le cadre d’un partage d’expérience. Il soutient que le Burkina Faso reste disponible à aider le Niger dans l’approvisionnement en médicaments.
Aussi, a-t-il salué le « le travail remarquable» de la Directrice générale et de l’ensemble du personnel de la CAMEG. « Ils font preuve de résilience et malgré le contexte sécuritaire et humanitaire dans lequel vit le pays, ils font en sorte que les médicaments ne manquent pas», a reconnu le chef du département de la santé.
La présidente de l’Assemblée générale de la CAMEG, Pr Marthe Sandrine Sanon, quant à elle, a rassuré que « sous la conduite des autorités de tutelle, toute l’équipe est prête et déterminée à tout mettre en œuvre, en collaboration avec la centrale soeur du Niger (ONPPC), les actions utiles et efficaces pour garantir la disponibilité financière et géographique des médicaments de qualité aux populations du Burkina Faso et du Niger».
Elle a par ailleurs affirmé que le Burkina Faso, le Niger et le Mali ont mis en œuvre le projet Maladies tropicales négligées (MTN) qui a permis à la plateforme de la CAMEG de faciliter pour les 3 pays, l’achat des produits de santé contre la prophylaxie saisonnière du paludisme.
Selon elle, la CAMEG a aussi reçu du Niger, des vaccins contre la méningite à méningocoques. C’est pourquoi, il faut travailler à renforcer cette mutualisation des efforts.
Créée en mai 1992, la CAMEG est une centrale d’achat, de stockage et de distribution de produits pharmaceutiques et d’équipements de santé pour les structures publiques et privées intervenant au Burkina Faso et à vocation de service public.
Elle innove en permanence pour mieux faire face aux nouveaux défis et contribuer efficacement à faire de la santé pour tous, une réalité au Burkina Faso.
Pour mémoire, elle a reçu la certification ISO 9001 version 2015.
Fort de ces prouesses, elle a bénéficié en 2023, d’un financement de la banque mondiale d’environ 7 millions de dollars, pour la construction d’un entrepôt ultra-moderne ainsi que des financement de l’USAID pour la modernisation de son systeme de sécurité suite à l’incendie dont elle a été victime.