Dans le cadre du 41e anniversaire de la Révolution démocratique et populaire (RDP), le Comité international Mémorial Thomas Sankara a organisé une conférence publique ce dimanche 4 août 2024 au Mémorial Thomas Sankara à Ouagadougou. Elle a été placée sous le thème « Tumultes révolutionnaires au Burkina Faso du CNR au MPSR : mêmes maux sociaux, quelle thérapie innovante à appliquer ?».
Cette conférence publique a été placée sous le parrainage de Me Bénéwendé Sankara, de Yacouba Isaac Zida et du Colonel-major Daouda Traoré. Elle a été animée par plusieurs panélistes.
Au nombre d’eux, il y avait Siaka Coulibaly, conseiller spécial au Premier ministère, et Luc Damiba, secrétaire général du Comité international Mémorial Thomas Sankara.
Selon Sanpawendé Ouédraogo, un des organisateurs de la conférence, cela fait 41 ans qu’il y a eu la révolution d’Août au Burkina impulsée par le capitaine Thomas Sankara et ses camarades.
«41 ans après, nous vivons encore un régime révolutionnaire. Alors, comment 41 ans après, nous pouvons puiser les ressources nécessaires de la révolution d’Août pour alimenter la révolution actuelle afin de mieux réussir l’action politique que le Président Ibrahim Traoré est en train de faire », indique-t-il.
Et pour ce faire, « nous avons fait appel à des experts pour décortiquer les thèmes. Et cela constitue une contribution à l’animation de la marche révolutionnaire de notre pays», fait savoir Sanpawendé Ouédraogo.
Pour le panéliste Siaka Coulibaly, en survolant le parcours du Conseil national de la Révolution (CNR) et du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) «on a pu constater une ressemblance entre les deux processus avec une légère domination des ressemblances étant donné la distance entre les deux mouvements.»
Le MPSR présente , selon le paneliste Siaka Coulibaly, certaines avancées sur le plan géopolitique, sur le plan théorique et sur le plan de la structuration.
Du point de vue structuration, le MPSR connaît un certain retard par rapport au CNR. « Le CNR était venu avec des idées déjà formalisées sur la réforme révolutionnaire démocratique et populaire, ce qui n’ est pas encore le cas du MPSR », relève-t-il.
Le MPSR a pris «une avance sur le plan géopolitique avec la concrétisation des alliances stratégiques notamment avec des pays comme la Russie, la République populaire de Chine, l’Iran et la Corée du Nord», ajoute-t-il.
Pour Siaka Coulibaly, ce que «le MPSR peut faire pour éviter ce qu’on considère comme les limites du CNR est justement de combler le retard qu’il y a sur le plan théorique. C’est vrai que le capitaine Ibrahim Traoré définit à travers ses communications la ligne mais cela demande surtout à être formalisé et à être transcrit en organisation de l’État.»
«Que ce soit le gouvernement, la haute administration de l’État, les entreprises et tous les secteurs de la vie, tout doit être refondé selon la vision théorique et révolutionnaire que le Président démontre jusqu’à présent », explique-t-il.
La création de l’ Alliance des Etats du Sahel (AES), selon Siaka Coulibaly, est le deuxième point sur lequel le MPSR présente une avancée par rapport au CNR en ce sens que l’internationalisme de la révolution s’exprime de façon matérielle par l’AES avec la mise en place d’un mouvement fédérateur entre les trois pays.