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8 Mars: L’apport de la femme à la société burkinabè

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Le 8 Mars est décrété jour férié au Burkina Faso depuis mars 1987. Cette journée est l’occasion de mesurer le chemin parcouru par l’autre moitié du ciel. Cette année à cause de la guerre, elle n’est pas festive mais c’est encore l’occasion d’interroger l’apport de l’élément féminin à la société Burkinabè.

Par Merneptah Noufou Zougmoré

Dans les années 1980, tôt le matin, on voyait les femmes juchées sur leurs montures, vélo ou moto. La destination de ces battantes, c’était la périphérie de la capitale.

Elles y allaient chercher les légumes pour ravitailler Ouagadougou dès 8 heures du matin. Ce commerce quotidien fait dans le dur labeur servait dans l’ordinaire de la famille.

Les méthodes de tenir l’économie populaire que d’aucuns appellent l’économie informelle a, peut-être, varié mais les braves femmes d’aujourd’hui mettent toujours du cœur comme leurs ainées des décennies antérieures.

Que deviendraient les charges familiales de la majorité des foyers au Burkina Faso sans l’apport de la femme ?

Certaines ont perdu leurs conjoints, d’autres pour cause de maladie ont leurs époux immobilisés et sont obligées de se battre pour l’obtention de la pitance quotidienne.

Elles assurent la scolarisation des enfants, même si certaines par pudeur ne le disent pas. Celles qui sont en location se sacrifient à l’obligation de payer le loyer mensuel.

Aujourd’hui, l’autre moitié du ciel subi les affres de la société sans que sa souffrance ne soit prise en compte par cette même société.

La femme Burkinabè a toujours été résiliente, lui demander encore plus, c’est peut-être l’obliger à disparaitre.

Terrorisme, la femme paie le lourd tribut…

Depuis près d’une dizaine d’années, le Burkina Faso endure les assauts meurtriers du terrorisme. C’est encore l’élément féminin qui paye le lourd tribut.

Elles sont violées par les impies qui écument les contrées du pays.  Si, elles ne sont pas prises à partie physiquement, après que leurs conjoints sont envoyés dans l’au-delà, ce sont elles qui ont l’obligation toutes seules de l’éducation des enfants.

L’excellent reportage de la journaliste Mariam Ouédraogo de Sidwaya sur les conditions des femmes dans cette guerre illustre bien leur souffrance.

Ce reportage a d’ailleurs remporté plusieurs prix qui récompensent le travail journalistique au Burkina Faso et ailleurs.

Celles qui arrivent à se sortir des mailles de ce calvaire et qui se retrouvent dans les grands centres du Burkina Faso sont encore suivis par des prédateurs.

Pour avoir à manger au jour le jour, des sans cœurs veulent troquer ce minimum que demande la femme contre leurs sexes.

Femme marginalisée…

De tous les pans de la société, elles sont marginalisées même si au prix des luttes multiformes, elles ont remporté certaines victoires.

Aujourd’hui elles sont assez représentées à l’école, du préscolaire à l’Université et tiennent parfois les têtes des classes dans ces différents segments de l’enseignement.

Dans les sphères décisionnelles, c’est toujours la croix et la bannière, malgré qu’elles sont aussi compétentes que le sexe masculin.

Elles sont sous représentées à l’Assemblée Nationale pour une seule raison. Leurs positionnements dans le classement des candidats sont moins enviables.

La loi avait décrété 30 candidatures féminines, les partis politiques par ruse respectaient ce pourcentage mais leurs positions ne les permettaient pas d’être élues.

Quand les choses vont se remettre à l’endroit au niveau politique, il va falloir résoudre cette problématique de représentation de la femme.

Un intellectuel comme Cheikh Anta Diop avait dans les années 1960 proposé le bicaméralisme où il y aura une chambre de représentation pour les hommes et une autre pour les femmes avec chacune un pouvoir délibératif.

Il l’avait souhaité en tenant compte de l’architecture institutionnelle sous le roi Ghezo du Bénin qui faisait la part belle sans discrimination aux deux sexes, même dans son armée.

Vaillantes guerrières…

La femme a été aux avants -postes de tous les combats pour l’émancipation de l’Afrique. L’exemple de la marche des femmes à Grand Bassam en décembre 1949 pour la libération des leaders anticolonialistes illustrent bien leurs participations à l’affranchissement de l’Afrique du joug colonial.

Winnie Mandela, Anna Maria Cabral, l’épouse d’Amilcar Cabral et bien d’autres aux côtés des hommes ont bravé les obstacles pour la libération de l’Afrique.

On n’oubliera pas également l’imposante marche des femmes le 27 octobre 2014 avec spatules et autres ustensiles de cuisine pour dire nom à la tentative de la modification de l’article 37 de la Constitution. Sur toutes les strates des luttes, les femmes ont toujours été omniprésentes.

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