Le député Rose Marie Compaoré/ Kontitamdé n’est plus. Elle est décédée au cours de la nuit du 17 au 18 mars. L’information a été révélée par plusieurs sources, dont son parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC). De sources concordantes, elle est décédée par suite de contagion au coronavirus. Son inhumation est intervenue dans la soirée du mercredi 18 mars à Ouagadougou.
Ainsi, le député Marie Rose Compaoré/Kontitamdé est la première personne à mourir du Covid-19 au Burkina Faso.
Affectée par la maladie, elle avait été hospitalisée au Centre Hospitalier Universitaire(CHU) de Tengandogo à Ouagadougou. Ce que nous a confirmé un de ses camarades députés. Ce dernier confie avoir reçu, il y a seulement 48h, un ‘’sms’’ de la désormais défunte indiquant qu’elle est en hospitalisation dans cet établissement sanitaire où un espace a été aménagé pour accueillir les personnes contaminées par le Covid-19. Malheureusement, elle n’en sortira pas.
Jusqu’alors deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale (AN), c’est une ‘’vraie lionne’’ (en référence au lion, symbole du parti UPC) qui vient de tirer sa révérence à l’âge de 62 ans. Ceux qui l’ont côtoyée la décrivent en insistant sur sa qualité de femme battante qui aura formé plusieurs générations de Burkinabè en tant que professeure d’Histoire-géographie dans les lycées et collèges, avant d’entamer une brillante carrière politique.
Membre fondatrice de l’UPC, elle a été élue en 2012 (pour la première fois) comme député sous la bannière de ce parti. Sa combativité lui a valu d’être désignée présidente du groupe parlementaire de ce parti en 2014. Après l’insurrection populaire qui a balayé la législature d’alors, elle réussit à se faire réélire député en 2015, toujours sous la bannière de l’UPC qui est aujourd’hui la deuxième force politique au Burkina Faso.
Moins de 24h avant son décès, ce parti interpellait – lors d’une conférence de presse – le gouvernement sur la nécessité de renforcer les mesures de prévention et de riposte contre le Covid-19. Mme Compaoré laisse donc derrière elle un parti peiné qui ne peut compter sur elle dans la province du Zoundwéogo pour les prochaines élections législatives, des camarades choqués, et une Assemblée nationale meurtrie qu’elle a quittée pour la dernière fois le 12 mars. Elle repose désormais au cimetière municipal de Gounghin à Ouagadougou.