L’ex-première dame Simone Ehivet Gbagbo était face à la presse ce mardi 11 août 2020 à Abidjan. Elle s’est prononcée sur la candidature du président, Alassane Ouattara à un troisième mandat présidentiel, qu’elle juge illégale. Elle exige l’inscription de son époux, Laurent Gbagbo sur la liste électorale.
Selon Simone Gbagbo, « l’heure est grave. La Côte d’ivoire, notre pays, est aujourd’hui à la croisée des chemins. L’avenir s’assombri de plus en plus. Ce qui ne manque pas d’angoisser nos concitoyens et d’inquiéter les habitants de notre pays. En de telles circonstances, tout leader d’opinion, a la responsabilité de prendre l’initiative sur lui de lever la voix pour prévenir tout ce qui est de nature à perturber la sérénité de notre pays et va permette de créer les conditions de l’espoir ».
« Je voudrais m’adresser aux dirigeants de mon pays, à la population ivoirienne, à nos concitoyens mais également à l’opinion publique internationale. Aujourd’hui, au niveau de la situation sociopolitique que nous traversons, je suis interpellée par deux choses. Premièrement, le nom du président Laurent Gbagbo a été rayé de la liste électorale. Deuxièmement, le président Alassane Ouattara dans son message à la nation du 6 août 2020 a annoncé sa propre candidature pour la prochaine élection présidentielle. Revenant de la sorte sur sa parole disant qu’il ne briguerait pas un troisième mandat et que sa décision sur la question, a été prise depuis au moins deux ans. Les arguments utilisés pour justifier le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste électorale sont des arguments juridiques très discutables. D’ailleurs, le procès qui a conduit à cette condamnation est lui-même politique et discutable et injustifiable », a-t-elle dénoncé.
Elle précise que, « cela n’est pas honorable et cela n’est pas juste. En 2010, monsieur Alassane Ouattara n’était pas éligible. Le Président Laurent Gbagbo aurait pu adopter cette même posture juridique pour s’opposer à sa candidature. Mais pour sauver la paix, l’unité dans la nation, et par considération pour ceux de mes concitoyens qui soutenaient monsieur Alassane Dramane Ouattara, le Président Laurent Gbagbo est passé outre en prenant une ordonnance spéciale le rendant éligible pour la circonstance. Aujourd’hui, je voudrais appeler le chef de l’Etat à prendre une loi d’amnistie pour rendre monsieur Laurent Gbagbo éligible ».
Et d’insister, « que ce dernier décide de candidater ou pas, qu’il soit éligible. Je l’invite par ailleurs à lui délivrer un passeport diplomatique. Il y a droit. Et dans la foulée de la consolidation de la paix dans cette nation, qui a trop souffert et qui ne veut plus souffrir. Qu’il libère les prisonniers militaires et civils de la crise postélectorale. Qu’il facilite le retour sécurisé des milliers d’exilés. Il est évident qu’il n’ait pas besoin d’attendre plusieurs mois pour prendre une telle décision qui s’avère nécessaire pour la consolidation de la paix actuelle et la facilitation du processus de réconciliation dans notre pays. Qu’il réinscrive sur les listes électorales monsieur Blé Goudé Charles et pourquoi pas monsieur Soro Kigbafori Guillaume ? ».
« Ce 6 août 2020, expliquant son échec à trouver au sein de sa formation politique, un jeune cadre capable de se substituer à Amadou Gon Coulibaly, son choix initial, le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara a dit que pour des raisons de force majeure. Il a décidé de se porter lui-même candidat à la prochaine élection présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire. Il n’est pas juste que monsieur Alassane Dramane Ouattara, leader du RHDP rende toute la nation ivoirienne comptable de son incapacité à trouver au sein de sa formation politique une personnalité capable de porter le flambeau de son parti pour l’élection présidentielle à venir », a fait remarquer l’ex-première dame.
Source: Afrik Soir