Un drame s’est produit dans la commune de Taï, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, le dimanche 22 janvier 2023. Des enfants au nombre de trois ont perdu la vie, asphyxiés, après s’être enfermés par mégarde, dans un véhicule d’un opérateur économique, père d’une des victimes. Ces bambins étaient tous des Burkinabè.
Par André-Martin Bado depuis Taï
Les habitants de la commune de Taï, à 600 km d’Abidjan, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, ont été sous le choc, totalement bouleversés par la mort de trois enfants, deux fillettes et un garçonnet.
Selon les témoignages, les enfants ont été asphyxiés dans un véhicule stationné devant la cour du propriétaire, le dimanche 22 janvier 2023.
Informé de ce drame, Libre info a pu rencontrer les parents des victimes sur place, quelques jours plus tard.
M. Dramane Zerbo, opérateur économique de la commune, est le propriétaire du véhicule et le père de Kabirou, 5 ans, une des victimes.
Quelques jours après le drame, il est toujours sous le choc. « Quand une chose va t’arriver, tu n’y peux rien ; c’est la volonté de Allah.» se console-t-il.
M. Zerbo nous a expliqué les circonstances du drame : « Les enfants sont entrés dans le véhicule par une portière qui n’était pas condamnée, pour y jouer. Et ils ont été piégés à l’intérieur du véhicule parce qu’ils n’ont pu ouvrir les portières. Ils ont été découverts asphyxiés.
Moi-même, j’étais au champ et c’est vers 17h qu’on m’a appelé pour me dire de revenir en ville parce qu’ il y avait une urgence dans ma cour.».
Pris de panique, dit-il, il pensait que son épouse avait eu un problème vu qu’elle s’était rendue à l’hôpital ce jour-là.
« Dès que je suis arrivé à la maison j’ai vu un attroupement devant ma cour ; et la gendarmerie était là. C’est en ce moment qu’on m’a informé de ce qui s’était passé.»
Selon son témoignage, c’est sa femme qui, ayant constaté l’absence prolongée de son garçonnet, s’était mis à sa recherche. C’est finalement vers 17h qu’elle avait découvert les trois enfants totalement inconscients dans la voiture.
Prise de panique, elle avait appelé à l’aide, mais il était déjà trop tard : deux enfants étaient déjà décédés malgré les efforts des voisins pour les réanimer en les aspergeant d’eau.
La deuxième fillette, encore en vie, avait été transportée d’urgence à l’hôpital. Mais c’est avec regret que le personnel médical allait confirmer le décès de cette dernière.
Ayant appris la triste nouvelle qui avait mis en émoi la ville de Taï, le maire de ladite commune, M. Hippolyte Bayala, avait apporté son soutien aux familles éplorées en déléguant auprès d’elles ses collaborateurs pour les soutenir dans cette douloureuse épreuve, nous a informé M. Zerbo.
M. Soumaïla Ganamé, mécanicien, est le père de la petite Salimata, 3 ans, celle qui a été transportée aux urgences. Il est inconsolable : « C’est la volonté de Dieu, on n’y peut rien.» dit-t-il, affligé.
Il nous a expliqué qu’il était au garage ,lorsqu’on était venu l’informer de ce que sa fille avait perdu connaissance et qu’elle avait été hospitalisée. Sa fillette perdra ensuite la vie par manque d’oxygène dans l’hôpital.
M. Ganamé a dit qu’une des victimes, la petite Faridatou, âgée de 6 ans, était une orpheline qui habitait avec eux.
Le père de la petite Salimata, M. Ganamé, a exprimé sa gratitude à la population de Taï qui s’est déplacée pour lui apporter compassion et réconfort : « Toute la ville s’est déportée à la maison pour pleurer avec nous : je leur dis merci. »
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