Les avocats de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko se sont indignés, le jeudi 6 avril 2023, face à l’attitude du procureur qu’ils accusent de vouloir disqualifier leur client à l’élection présidentielle de 2024. Le Parquet et la partie civile ont interjeté appel suite à la condamnation de M. Sonko à deux mois de prison avec sursis.
Par Daouda Kiekieta
En l’absence de l’accusé et de son conseil, le tribunal de Dakar avait condamné M. Ousmane Sonko à deux mois de prison assortis de sursis dans le cadre du procès en diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, le 30 mars dernier.
Ce verdict du tribunal semble ne pas satisfaire pas le Parquet qui a interjeté appel. Il avait requis une peine d’emprisonnement de deux ans dont un an ferme. La partie civile a également fait appel du verdict.
Pour les avocats de la défense, il s’agit là d’une volonté de rendre inéligible leur client, M. Sonko pour la présidentielle de 2024.
« La précipitation du procureur prouve qu’il obéit à des ordres parce que ce qu’ils veulent c’est une aggravation de la peine pour que monsieur Sonko soit inéligible pour la présidentielle à venir », a indiqué lors d’une conférence de presse, Me Massokhna Kane, l’un des 32 avocats constitués pour défendre l’opposant.
« Nous avons vite compris que la position de principe du parquet qui interjette appel d’une décision qui oppose deux privés, c’est pour essayer d’écarter quelqu’un de la course (à la présidentielle). Seul l’appel du parquet peut remettre en cause les dispositions pénales du jugement », a expliqué Me Baboucar Cissé, l’un des avocats de M. Sonko.
Le procès de Ousmane Sonko avait provoqué de violentes manifestations dans la capitale sénégalaise.
Ces violences avaient même été déportées au tribunal où s’est tenu le jugement provoquant le renvoi du procès au 16 mars 2023.
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