Chaque rentrée des classes est source d’inquiétude et un casse-tête pour les chefs d’établissements scolaires. Entre effectifs pléthoriques à gérer et la question des élèves affectés par l’État, la situation en cette rentrée scolaire 2023-2024 des n’est pas reluisante.
Retard dans l’accompagnement financier des élèves que l’État affecte dans les établissements scolaires subventionnés. Difficultés à gérer des effectifs pléthoriques. Voilà les deux problèmes majeurs auxquels sont confrontés les responsables d’établissements scolaires en cette veille de la rentrée des classes dans la ville de Ouagadougou, capitale du Burkina.
C’est en tout cas, le constat fait au niveau de trois établissements scolaires conventionnels le 20 septembre 2023 à la suite de notre visite. Qu’il s’agisse du lycée Wend Manegda Ouaga 2000, du Complexe Scolaire L’Aurore (enseignement général et technique) ou du Lycée privé du Réveil, les difficultés sont quasiment les mêmes.
Selon les explications du directeur des études du lycée Wend Manegda Ouaga 2000, Issiaka Kaboré, les établissements conventionnés sont les établissements qui reçoivent des élèves de la part de l’État.
« Ces établissements disposent obligatoirement de certaines commodités, notamment de nombreuses salles de classes, d’un terrain de sport etc… » informe-t-il.
Quant au proviseur du lycée privé du Réveil, Emmanuel Kaboré, « on a avec l’État une convention qui nous permet de recevoir des élèves affectés. » Et de s’en réjouir en déclarant que c’est une bonne chose pour son établissement.
Toutefois, il émet des réserves : « Il faut reconnaître que ce n’est pas facile parce que, souvent, l’État traîne avant de faire le reversement de sa part pour le fonctionnement de l’établissement. »
Seulement, il reconnaît que des efforts ont été faits au titre de l’année scolaire 2021-2022 qui vient de s’achever en ce sens que l’État s’est exécuté dans un délai acceptable souhaitant donc que les choses se poursuivent ainsi.
A cette rentrée 2023-2024, selon le proviseur Kaboré, « l’État a limité le nombre d’élèves à affecter pour des raisons budgétaires. Sinon, il y a eu des années où nous avions reçu 50 élèves. Mais cette année, ils ont décidé d’affecter 4 élèves par classe au second cycle et 30 élèves pour le premier cycle » informe notre interlocuteur.
Concernant les effectifs au lycée du Réveil, « les classes de sixième ont un effectif de 70 à 75 élèves, souvent, moins. » Dans les classes d’examen, « nous limitons l’effectif à 60 élèves au maximum pour la Troisième et à 50 élèves pour les classes de Terminale » a annoncé le proviseur du lycée privé du Réveil, M. Kaboré.
« Les cours ont même déjà commencé pour les classes d’examen. Et pour les autres classes, le 2 octobre pour les autres classes » a-t-il ajouté.
Au complexe Scolaire L’Aurore (Enseignement général et enseignement technique), le directeur des études, Moussa Dermé explique : « l’affectation des élèves par l’État dans des établissements privés aide beaucoup ces derniers. »
Car, a-t-il poursuivi : « La plupart des élèves que l’Etat affecte ont le niveau scolaire requis. Et avec ces élèves, on fait de bons résultats. On a souvent 13 à 15 élèves qu’on affecte dans notre établissement.»
Ce complexe Scolaire ne dispose que d’une seule classe de 6è pour cette année scolaire. Ceci est dû aux difficultés que rencontrent les parents d’élèves selon les explications de M. Derme.
L’établissement dispose de deux classes de 3è avec un effectif de 50 élèves dans chaque classe. Dans les 3 classes de terminale, on compte 40 élèves.
Pour cette rentrée 2023-2024, « l’Etat dit qu’il ne dispose pas suffisamment de moyens et ne pourra donc pas affecter un grand nombre d’élèves dans les établissements conventionnés. » avoue M. Dermé.
Répartition tardive des élèves et retard dans l’accompagnement financier
Mais il a déploré le fait que l’accompagnement financier de l’Etat parvient dans nos établissements souvent tard. « Certes, l’Etat prend du temps, mais néanmoins, il régularise », a-t-il reconnu.
Quant au directeur des études du lycée Wend Manegda Ouaga 2000, Issiaka Kaboré, il affirme que : « l’Etat est un mauvais payeur, surtout avec cette lourdeur administrative concernant les paiements des frais de scolarité des élèves affectés. Et les établissements conventionnés qui n’ont pas les capacités financières solides en souffrent ».
Ces difficultés, poursuit-il, conduisent à « des retards dans les paiements des vacations des enseignements et du personnel au sein de ces établissements », indique-t-il.
Le véritable problème dans certains établissements pour les questions d’effectifs dans les différentes salles de classe est causé par le retard observé dans la répartition des élèves dans les différentes classes.
En ce sens que : « Jusqu’à présent, nous n’avons pas la liste des élèves. Si nous recevons beaucoup d’élèves en même temps, nous sommes obligés d’ouvrir une nouvelle classe. Ce qui pose un problème de surnombre au niveau des classes » souligne-t-il.
Le directeur des études du lycée Wend Manegda Ouaga 2000, Issiaka Kaboré a proposé de revoir le système de la répartition en essayant de boucler la liste avant le mois de septembre afin de permettre aux établissements conventionnés de débuter l’année sans trop de tractations.
Au lycée Wend Manegda Ouaga 2000, l’effectif varie en fonction des classes. En Sixième, l’effectif est à 30 et pour les classes de Terminale, à 50 élèves.