Dans le cadre du procès charbon fin, les avocats de la défense ont interrogé, ce 22 décembre 2023, les prévenus appelés à la barre pour répondre de faux en lien avec les aspects pesée et colisage de charbon fin en 2018.
Par Nicolas Bazié
Que ce soit hier 21 décembre ou ce 22 décembre, les agents de l’État et ceux d’Essakane SA entendus dans l’affaire dite charbon fin sont constants dans leur position.
Le procureur reproche à des agents de l’État de ne pas avoir des ordres de mission en bonne et due forme lors d’une mission sur le site de Essakane SA en 2018.
Cependant, ils soutiennent devant le juge qu’ils se sont déplacés sur le site de Essakane, avec des ordres de mission, pour disent-ils, assister à la pesée et au colisage des sacs de charbon fin.
« La pesée a été faite devant les agents de l’État (issus de la direction générale des douanes, la direction générale des mines et de la géologie et du BUMIGEB ndlr), y compris le colisage», indique Me Coulibaly, avocate de la défense.
Selon elle, ces agents auraient été autorisés à se rendre sur le site d’Essakane et ils ont fait ce pourquoi ils ont été invités à aller sur le terrain.
« On leur reproche des choses pour lesquelles ils n’avaient pas mission. Les agents du BUMIGEB n’avaient pas mission d’aller expertiser la qualité du charbon fin », a dit Me Coulibaly.
Elle ajoute également qu’il est reproché à la société minière IAMGOLD Essakane SA d’avoir signé des procès verbaux en l’absence des agents de l’État. «Nous avons les preuves matérielles qu’ils étaient présents. Essakane SA n’a rien fait en l’absence de l’administration», fait-elle savoir.
Pour Me André Ouédraogo, avocat de l’État, «il y a eu du faux » en ce qui concerne les procès verbaux de pesée et de colisage.
«Lorsque vous êtes un agent censé représenter les intérêts de l’État, à l’occasion d’une expédition où les enjeux se chiffrent à des milliards, vous avez le choix de vous référer à votre supérieur si vous estimez que les conditions ne sont pas réunies à cet effet. Mais, si vous acceptez quand même la mission, ce qu’on attend de vous, c’est de rendre compte des anomalies que vous avez constaté sur le terrain», fait comprendre l’avocat de l’État.
L’audience reprend le 28 décembre 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga I.