La ministre de l’Action humanitaire, Nandy Somé, a lancé le lundi 29 avril 2024, à Bobo Dioulasso, la compétition en art culinaire. Cela entre dans le cadre de la Semaine nationale de la culture (SNC).
Par Nicolas Bazié depuis Bobo Dioulasso
Les candidats sont au total 47. Selon le président national du jury, Salif Guel, ils sont répartis comme suit : Le lundi (à l’ouverture, ndlr) ce sont 13 candidats qui se sont inscrits et ont pu présenter leurs mets locaux; le mardi, 13 autres passeront; la journée du mercredi, on aura 11 candidats; et la journée du jeudi, 10 candidats.
Pendant ces quatre jours, chacun va montrer son savoir-faire culinaire au jury, à travers une présentation de mets locaux comme le tô de sorgho rouge, le couscous de haricot, le couscous de fonio accompagné de la sauce d’anacarde sauvage, le tô de riz rouge à la sauce sésame, le zamnè amélioré, le gâteau de néré, les jus à base de fruits sauvages tels que le pain de singe et le gapal.
En l’espèce, chaque compétiteur apportera sa propre interprétation de la cuisine burkinabè, mettant en valeur les ingrédients locaux et les techniques de cuisson ancestrales.
La compétition enregistre quatre rubriques, indique le président national du jury qui cite les plats lourds, les plats légers, les boissons et le dessert.
Les évaluations, selon lui, sont faites sur la base de critères bien précis notamment l’hygiène corporelle, vestimentaire, spatiale, la valeur nutritionnelle c’est-à-dire l’équilibre alimentaire (il consiste à vérifier le taux du sel, de l’huile, etc), la présentation (l’un des critères importants, ndlr) et les paramètres organo-neptiques (le goût, l’odeur, etc).
13 candidats pour commencer…
Au lancement officiel de la compétition, la ministre du Genre Nandy Somé accompagné du ministre de la culture du Burkina, Jean Emmanuel Ouédraogo, et de celui du Niger Abdourahamane Amadou, a félicité les 13 candidats du jour pour la présentation de leur savoir-faire culinaire.
Après un moment de dégustation des différents mets, un plat semble retenir l’attention de la ministre Nandy Somé.
Elle déclare : « Ce que j’ai pu déguster c’est un tô à base de riz rouge avec de la sauce sésame. Il n’y a rien à dire, la saveur, la présentation et le goût. J’ai vraiment apprécié !».
Eugénie Konseibo est venue de la région du Centre Sud. Pour sa première participation à une telle compétition à la SNC, elle a présenté le Zamnè amélioré. Il s’agit de graines sauvages que l’on bouillie avant de mettre de la potasse et faire passer à la vapeur.
Il est accompagné de beaucoup d’ingrédients comme par exemple la viande hachée, les petits poids, la carotte, les hobergines et les épices.
Mme Konseibo dit apprécier le fait même qu’elle ait bénéficié d’une formation avant de venir compétir.
Infirmière à la retraite, Mme Palé représente la région autonome du Houet à cette compétition.
Elle a présenté du Fonio à la sauce Fizan. « C’est un plat qui est indispensable à toutes les cérémonies de chez nous. Que ce soit les funérailles, les mariages, le premier plat qu’on prépare très tôt le matin, c’est le Fonio à la sauce Fizan», fait-elle savoir.
Pour la ministre du Genre, il faut « valoriser et consommer ce que nous produisons ». Ce n’est pas le ministre de la Culture du Niger, Abdourahamane Amadou, qui dira le contraire lorsqu’il appelle les Africains à revenir à la source, tout en appréciant la gastronomie burkinabè.
«C’est ce que nos grands parents consommaient. C’est calorique, plus énergétique et bio», conclut-il.