Le Burkina Faso a célébré ce vendredi 3 mai 2024, au centre national de Presse Norbert Zongo de Ouagadougou, la journée mondiale de la liberté de presse. C’était sous le thème: « quel rôle pour le journalisme en situation de guerre ?»
En ce 31e anniversaire de la journée mondiale de la liberté de la presse, le comité de pilotage du Centre national de presse dans son message délivré par son représentant, Sidiki Dramé, a indiqué que la situation de la liberté de la presse au Burkina est préoccupante.
Pour le comité, c’est sous le MPRS2 que « les médias et leurs animateurs sont menacés et insultés au quotidien (…) ils s’étendent en invectives et menaces insidieuses contre les journalistes et les médias sur les réseaux, sur les antennes et plateaux de radio et de télévision, dans les meetings et autres manifestations publiques qu’eux seuls sont autorisés à tenir ».
Face à une telle situation, le comité a essayé de montrer aux uns et aux autres le rôle du journaliste dans la société en s’appuyant sur les propos du reporter français, Albert de Londres: « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.»
Et selon le comité, l’esprit de cette pensée est valable que l’on soit dans une situation de paix ou de guerre et elle devient même indispensable dans les situations de crise.
Que dit l’indice de la liberté de la presse (ILP)?
En ce qui concerne l’indice de la liberté de la presse (ILP) au Burkina Faso, le pays de Norbert Zongo a connu une forte baisse depuis 2019.
Ce recul est à l’origine de nombreux défis rencontrés par les médias et les organes de presse sans l’exercice de leur profession en 2023.
Cette situation montre que « la liberté de la presse agonise au Burkina Faso » indique le représentant du comité de pilotage du centre de presse, Sidiki Dramé.
Il poursuit que le rapport annuel 2023 de l’indice de la liberté de presse (ILP) au Burkina Faso, est la résultante des discours haineux contre les journalistes, de l’exclusion des médias privés de certaines activités du gouvernement, une communication politique et inquiétante appelée « terrorisme éditorial », des impôts comme arme de dissuasion.
Pour ce membre du comité d’étude sur l’ILP, Moussa Sawadogo « l’environnement dans lequel les journalistes travaillent est un environnement qui fait peur, un environnement de menaces, d’intimidations, de stigmatisations.»
Après ce diagnostic, le rapport sur la liberté de la presse recommande entre autres de revoir les relations entre les autorités de la transition et les médias, une révision de la convention collective, plus de réactivité de la justice burkinabè sur cas de dérives.
Mais aussi un renforcement des capacités des professionnels des médias.
Le message du gouvernement
Quant au chargé de mission du représentant du ministre d’Etat, ministre de la communication, Valentin Kambiré, le thème national « quel rôle pour le journaliste en situation de guerre » est interpellateur.
« Ce thème nous interpelle parce que nous sommes en guerre. Et le rôle que doit jouer le journaliste en cette période de guerre doit être conforme aux aspirations d’abord des gouvernants et ensuite du peuple entier » a-t-il déclaré.
Cette journée a été une occasion pour les organisateurs de lancer le prix Marie Soleil de la meilleure journaliste burkinabè. Ce prix institué depuis 2010 a pour but d’encourager les femmes journalistes dans la production d’œuvres journalistiques. Les genres concernés par ce prix sont l’interview, le reportage et l’enquête.