Au cours d’une conférence de presse tenue ce 1er février 2024, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a regretté la décision du gouvernement de conclure un accord transactionnel de 9 milliards de francs CFA dans l’affaire dite charbon fin.
Par Nicolas Bazié
La décision du gouvernement a été accueillie avec une «grande déception» par le REN-LAC qui s’était constitué partie civile dans le dossier charbon fin.
Le fait que l’accord transactionnel de 9 milliards de francs CFA conclu entre l’État burkinabè et la société minière IAMGOLD Essakane SA et les autres personnes poursuivies donne suite à un abandon des charges n’est pas du goût du Réseau national de lutte anti-corruption.
«On abandonne ainsi la recherche de la lumière sur cette sombre affaire», se désole le Secrétaire exécutif du Réseau, Sagado Nacanabo.
« Pourtant, le jeu en valait vraiment la chandelle», déclare M. Nacanabo, dans la mesure où, poursuit-il, «ce procès était une occasion en or de mettre à nu non seulement les insuffisances textuelles exploitées par les sociétés minières pour siphonner nos ressources, mais aussi les mauvaises pratiques de l’administration publique».
Le secrétaire exécutif estime que l’État devrait exiger de plus de 9 milliards de francs CFA à la société minière IAMGOLD Essakane SA. Dans tous les cas, fait-il comprendre, «notre position de départ qui est qu’il y a eu fraude dans cette affaire se justifie par cet accord».
Le REN-LAC salue surtout l’abnégation du parquet, de certaines Organisations de la société civile et de certains journalistes dans cette affaire.
De toute façon, si l’État a pu bénéficier de la somme de 9 milliards de francs CFA dans l’accord ainsi que la restitution des cargaisons de charbon fin saisies, le secrétaire exécutif du REN-LAC note que «cela n’est guère du bon vouloir de la société minière».
Les responsables du REN-LAC disent continuer leurs actions de veille citoyenne pour une gouvernance vertueuse au Burkina Faso.