L’Algérie a annoncé ce 30 juillet 2024 le rappel de son ambassadeur en France « pour consultation » ainsi que l’annulation de la visite officielle que devait effectuer le président Abdelmajid Tebboune en fin septembre-début octobre prochain dans l’Hexagone. Ces actes font suite à la publication, le même jour, par le Maroc d’une lettre du président français Emmanuel Macron suggérant « une souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.
Par Pawelgba Zoromé
C’est de nouveau la tension dans les relations entre l’Algérie et la France. Cette fois, ce n’est pas pour des questions mémorielles liées à la guerre d’indépendance mais plutôt le Sahara occidental. Le casus belli est une lettre envoyée par le président français Emmanuel Macron au Roi du Maroc Mohamed VI dans laquelle la France affirme que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Selon des médias marocain et français, l’Algérie a immédiatement réagi à la publication de la lettre par le rappel de son ambassadeur à Paris, Said Moussi. Dans la foulée, Alger a aussi annoncé l’annulation de la visite officielle du président Abdelmajid Tebboune projetée pour fin septembre ou début octobre prochain en France. Par ces actes, l’Algérie entend protester contre la position française qui «bafoue la légalité internationale, prend fait et cause pour la négation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et se démarque de tous les efforts patients et persévérants déployés par les Nations Unies pour parachever la décolonisation du Sahara Occidental ».
Dans ses récriminations, Alger ajoute que « le gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial imposé au Sahara Occidental ». Pour le pays de Abdelmajid Tebboune, la France a pris sa décision « avec beaucoup de légèreté et une grande désinvolture, sans en mesurer lucidement toutes les retombées potentielles »
Le Sahara occidental, objet de discorde permanente entre le Maroc et l’Algérie, est une ancienne colonie espagnole. L’ONU considère ce territoire que se disputent le Maroc et le Front Polisario comme un « territoire non autonome ».