Les avocats de l’ancien président de l’Assemblée nationale, M. Alassane Bala Sakandé sont montés au créneau le 16 mars 2023, pour dénoncer ce qu’ils appellent «une manœuvre » contre leur client.
Par Nicolas Bazié et Mahomed Nitiema
« La démarche de l’audit de l’Assemblée nationale a visé M. Bala Sakandé, sinon pourquoi choisir d’auditer la gestion 2018 2021? ». C’est en substance la préoccupation des avocats de l’ancien président de l’institution parlementaire burkinabè M. Alassane Sakandé.
Ils déclarent être sûrs d’une seule chose : « Ce n’est rien d’autre qu’un plan de l’ex-président Paul-Henri Damiba pour liquider Alassane Bala Sakandé ».
Me Dieudonné Wily dit comprendre la lutte de M. Bala Sakandé : « Le combat que notre client mène n’est pas un combat pour se soustraire de ses responsabilités. C’est un combat de principe, mais aussi un combat politique.»
« Par principe, la gestion de l’Assemblée nationale est bien contrôlable, mais
pas par l’ASCE-LC et cela a été reconnu à maintes reprises par l’ASCE-LC elle-même» poursuit l’avocat qui ajoute que « cet audit est totalement illégal ; il
ne doit mériter aucun égard, si ce n’est une opposition ferme.»
Me Dieudonné Wily dit ne pas comprendre pourquoi l’audit a seulement concerné la gestion de son client.
« Pourquoi et sur quelle base l’ancien chef de l’Etat, le colonel Paul-Henri Damiba et l’ASCE-LC ont choisi de ne limiter le contrôle qu’aux exercices 2018 à 2021 qui se trouvent être exclusivement la gestion de Alassane Bala Sakandé ?» s’interroge Me Willy qui soutient que « c’est assez malsain certes, mais ainsi va le monde de la politique avec ses coups bas et ses intrigues.» Selon lui, « quelqu’un a utilisé sa position pour nuire» à Alassane Bala Sakandé.
Les 12 milliards de francs CFA à problème
Les avocats de l’ex-président de l’Assemblée nationale, M. Bala Sakandé se sont également attardés sur « l’insincérité dans le décaissement d’argent pour effectuer des investissements qui n’ont jamais été faits», cité dans le rapport d’audit de l’ASCE-LC. Il s’agit notamment d’un décaissement qui s’élève à 12 milliards de F.CFA.
Pour les avocats, « l’ASCE-LC sur les 12 milliards F.CFA fait montre de mauvaise foi » car ces fonds avaient été mis de côté pour la construction de la nouvelle Assemblée nationale.
Ils font observer qu’en définitive, cette affaire est « une manigance politique et de règlement de compte personnel ».
Me Antoinette Ouédraogo va alors conclure en ces termes : « On a laissé croire à tout le monde que M. Alassane Bala Sakandé a détourné 12 milliards de F. CFA. On ne sait pas s’il faut en rire ou en pleurer (…) C’est pitoyable ! ».
L’audit de l’Assemblée nationale n’a pas été un fleuve tranquille quand on sait que son ancien président dont la gestion est concernée avait attaqué la procédure au Tribunal administratif.
Le 21 février 2023, le tribunal avait déclaré ledit recours irrecevable et avait rejeté la question « préjudicielle soulevée par ses conseils (ndlr : ceux de M. Sakandé)».
Il faut noter qu’il ressort du rapport d’audit de l’ASCE-LC que l’Assemblée nationale, au cours de la période 2018-2021, a totalisé 13 milliards 616 millions 028 milles 639 F. CFA non justifiés de dépenses.
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