L’Église catholique de Tougan dans la province du Sourou, observe, depuis le 14 février 2024, le Carême. Comment les fidèles vivent-ils cette période dans le contexte actuel marqué par l’insécurité ?
Par Brice Alex, Correspondant dans le Sourou
Le Carême, période de 40 jours qui prépare à la fête de Pâques célébrant la résurrection du Christ, est vécu de façon particulière à Tougan dans la province du Sourou. Et ceci, en raison de l’insécurité.
Selon des responsables ecclésiastiques et des fidèles interrogés, le climat sécuritaire a occasionné une modification des temps de prière et des rencontres.
«Nous faisons le mieux que nous pouvons. La situation est difficile. Il y a également la chaleur, qui ne facilite pas ces temps de carême », a dit Paul Zerbo, fidèle catholique.
A propos du chemin de croix, il indique qu’il assiste à la programmation du vendredi où les fidèles se rassemblent à l’intérieur de l’église.
«Les autorités ecclésiastiques ont pris les dispositions pour que la pratique ne dure pas trop de telle sorte que très rapidement la cérémonie prend fin et chacun regagne son domicile», explique-t-il.
Quant à Marie-Jeanne Ouassin, une autre fidèle de l’église catholique, elle explique: «Avec l’insécurité, nous n’arrivons pas à vivre pleinement le temps de carême.»
Elle précise que les autres années, chaque association au sein de l’église organisait des sorties dans des villages où chacun apportait son repas.
«On jeûnait. Il y a des moments de partage de la parole de Dieu, la prière et des temps de fraternité où nous mangions et buvions en famille » dit-elle. Tout en regrettant que ce n’est plus le cas actuellement.
Par ailleurs, selon elle, le chemin de croix est reparti en 14 stations. Lesquelles permettent de méditer sur «la souffrance et les humiliations que le Christ a subies pour le salut de l’humanité, de son arrestation jusqu’à Golgotha où il a été crucifié.»
Pour l’Abbé Toussaint Dabira, Vicaire de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption de Tougan, le point central du carême surtout dans le contexte actuel, c’est le partage.
«Dans ce contexte d’insécurité nous sommes invités à vivre davantage le partage pour aider nos frères et sœurs déplacées internes avec ce que nous avons. C’est ce que Dieu demande » a-t-il ajouté.
Albert Boro, catéchiste à la paroisse Notre-Dame de l’Assomption de Tougan affirme que le contexte sécuritaire fait que les chrétiens vivent le temps de carême avec espoir et résilience.
« Nous supportons car le Christ lui-même appelle tous ceux qui sont fatigués et chargés pour leur donner du repos», a dit la catéchiste.