A quel jeu joue le gouvernement burkinabè? Pourrait-on se poser cette question. Alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) se préparait à lancer les opérations d’enrôlement des burkinabè de l’étranger, l’on apprend à travers une correspondance du chef du gouvernement au président de la Céni, Newton A. Barry,rendue publique, qu’il faut: « revisiter le calendrier des activités de la Céni concernant les opérations d’enrôlement et de constitution de la liste des électeurs des burkinabè de l’étranger ».
Ce qui est inquiétant, c’est que le chef du gouvernement dans sa correspondance affirme que l’Assemblée Nationale a été saisie le 23 décembre 2019 (soit 12 jours avant le lancement)pour convoquer une session extraordinaire dans l’optique d’examiner un certain nombre de projets de loi, dont celui relatif à la loi portant modification de la loi No 14-2001/AN du 03 juillet 2001 portant code électoral ».
Mais quand est ce que l’Assemblée nationale se réunira pour modifier cette loi avant de donner l’autorisation à la Céni d’entamer ses activités d’enrôlement des burkinabè de l’extérieur sans retarder le processus?
La même correspondance a été adressée au président de la Céni le 27 décembre 2019(8 jours avant le commencement de l’enrôlement).
Dans tous les cas, la Céni a respecté son échéance en démarrant le 4 janvier 2020 ses activités d’enrôlement dans plusieurs pays. « Selon certains membres de la Céni,elle est une structure indépendante par conséquent, cette correspondance ne saurait entraver ses activités ».
Si tel est le cas, que deviendrait alors la correspondance et la session extraordinaire de l’Assemblée nationale demandée par le Premier Ministre?
Il est quand même surprenant que cette révision n’ait pas lieu depuis longtemps pour ne pas dire après le dialogue entre l’opposition et la majorité.
La Rédaction
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