Du commissariat de Ouaga 2000, au commissariat central en passant par le commissariat de Bogodogo, les revendeurs de timbres expliquent que cette réforme constitue une menace pour leurs activités. Car, elle va «jeter» beaucoup de jeunes, des pères et mères de famille dans la rue.
Devant le commissariat de Ouaga 2000, Régis Sawadogo est assis sur un pilier, les deux bras croisés sur la tête et le visage renfrogné. Nous l’approchons. « Que voulez-vous ? Les choses se compliquent pour nous, revendeurs ambulants de timbres ».
Selon lui, le e.timbre n’est pas pour arranger les affaires. « On n’arrive plus à vendre et pire, à l’intérieur aussi (ndlr: dans les commissariats pour la légalisation ), ils n’arrivent pas à satisfaire les citoyens » déplore-t-il.
Quant à Sayouba Sawadogo, il estime que « le eTimbre est une bonne innovation, mais ses conséquences sur nos activités sont énormes.»
C’est la période des concours qui « nous permettait de joindre les deux bouts et de s’occuper de nos familles. Maintenant, ils ont dit que c’est en ligne, nous ne pouvons plus avoir quelque chose », se plaint Sayouba. Cette réforme, à en croire, Salifou Nana, arrange, mais crée de problèmes à une catégorie de Burkinabè.
Pour lui, « certains ne pourront plus travailler, car tout le monde ne peut pas avoir des méga. De plus , tu ne peux pas envoyer un enfant te faire une légalisation.»
A Bogodogo, au commissariat de police, Paul Kaboré revendeur ambulant pense qu’« il faut rester dans l’ancien système parce que cette réforme nous crée des difficultés dans notre business. C’est mou…. totalement mou…»
Et à Éric Nanéma, un autre revendeur ambulant de timbres, au commissariat central de Ouagadougou, d’affirmer que cette réforme « nous livre au chômage ».
Il ajoute que le gouvernement devrait penser aux revendeurs ambulants de timbres avant de procéder à la réforme. « Qu’allons-nous devenir» s’est -il interrogé.
En tout état de cause, «Nous revendeurs ambulants, nous demandons au gouvernement de revoir sa copie afin de nous permettre de vivre et de prendre soin de nos familles.» conclut Paul Kaboré