Une cellule d’observation et de suivi de violence électorale a été présentée à la presse samedi 21 octobre 2020 à Ouagadougou. Elle s’inscrit dans le cadre du projet EMAM (Electoral Violence monitoring analysis and mitigation), un projet de renforcement du contrôle citoyen des élections et des processus politiques.
Par Georges Youl, Stagiaire
La cellule de veille électorale a pour rôle d’atténuer les risques potentiels de violences électorales à travers un mécanisme d’alerte-réponse avant, pendant et après le scrutin électoral.
Deux cents observateurs (jeunes filles et garçons, qui sont des étudiants issues de la société civile) sont déployés dans les zones à risques de violence électorale. «Ces zones ont été définies sur la base de l’histoire électorale du Burkina, des informations socioculturelles et des enjeux des élections à venir» précise Alice Combary, membre de la cellule de veille électorale.
La cellule de veille est constituée d’une équipe de collecte de données chargée de localiser, croiser, catégoriser et livrer des données pour permettre des analyses approfondies. Ce sont dix agents assurant le contact permanant entre les 200 observateurs déployés et la salle de coordination.
A cela s’ajoute une équipe d’analyse de données, constituée de 07 analystes experts en genre, droit, sécurité, sociologie, statistique et société civile. Ils sont issus des ministères, universités, médias et ONG (Organisation non gouvernementale). Ces derniers sont chargés de l’interprétation des données et de la proposition de synthèse et de réponses pour atténuer les risques.
La cellule est composée aussi d’une salle de « la réponse aux risques ». C’est une section composée de cinq (05) éminentes et influentes personnalités capables d’utiliser leurs relations et leur carnet d’adresses pour obtenir des réponses positives aux menaces signalées.
Enfin, il y a la communication, une section animée par trois (03) journalistes assurant la visibilité et dissémination des rapports et informations aux partenaires clés, y compris les médias et visiteurs de la cellule de veille électorale.
«Cette salle de veille a pour rôle de communiquer régulièrement avec la communauté nationale et internationale par des briefings, la diffusion de communiqués et l’organisation de conférence de presse pour rendre compte du déroulement du processus», explique Alima Déborah Diallo présidente de la cellule, ancien médiateur du Faso.
La cellule de veille électorale bénéficie également de l’accompagnement de la conférence épiscopale et du Mogho Naba. Pour Thierry Tiendrebeogo, représentant du Mogho Naaba, l’empereur des mossé s’investit beaucoup sur les questions de paix et de sécurité, raison pour laquelle ce dernier l’a désigné pour accompagner la cellule de veille. A en croire M. Tiendrebeogo, le Mogho Naaba est disponible et est prêt à apporter ses conseils en cas d’incidents.
Hermane Ouédraogo est le représentant de la conférence épiscopale. Il a été désigné pour accompagner également la cellule de veille.
«L’accompagnement de l’Eglise va dans le sens de ce qui est préconisé pour des élections transparentes et apaisées. L’Eglise étant attentive au bien commun et à la protection des personnes et de leurs biens pour un climat apaisé, il est tout a fait normal que l’Eglise apporte sa contribution pour la bonne tenue de ces élections» a-t-il laissé entendre.
La mission d’observation électorale est coordonnée par WANEP-Burkina, en collaboration avec Diakonia (une organisation humanitaire suédoise) et les partenaires financiers que sont la Coopération Suisse, l’ambassade royale du Danemark et l’Union Européenne.