Le Centre d’information et de formation en matière de Droits humains en Afrique (CIFDHA) a tenu, ce 29 décembre 2023, à Ouagadougou, un atelier de réflexion sur le rôle et la contribution des OSC et des médias dans la préservation de l’espace civique.
Par Nicolas Bazié
Améliorer les connaissances des journalistes et des membres d’Organisations de la société civile (OSC), sur les défis et les opportunités liées à la promotion et à la protection de l’espace civique dans le contexte actuel du Burkina Faso, semble tenir le CIFDHA à cœur. D’où l’organisation ce 29 décembre d’une rencontre d’échange et de partage d’expérience avec une vingtaine de personnes.
Il a été question pour le Centre d’information et de formation en matière de Droits humains en Afrique (CIFDHA), de fournir aux participants, « les outils et connaissances pratiques nécessaires à l’engagement et la mise en œuvre d’actions concrètes » allant dans ce sens.
Mouhyiddine Ouédraogo est le formateur. Il est juriste de formation et consultant en droits humains. D’emblée, il définit le concept « Espace civique».
Le juriste formateur fait noter que l’Espace civique renvoi à un environnement et un ensemble de droits et de libertés qui permettent aux citoyens de participer à l’animation de la vie de leur pays.
Selon lui, il est un élément essentiel voire la pierre angulaire de ce qu’il a appelé «la démocratie appréhendée» qui implique d’après lui, la participation citoyenne. Mouhyiddine Ouédraogo a énuméré quelques droits de l’espace civique comme la liberté d’association ; la liberté de réunion ; la liberté de manifestation; la liberté d’opinion ou d’expression.
Le formateur Mouhyiddine précise que ces espaces civiques peuvent prendre des formes physiques, virtuelles, formelles, et informelles.
Qu’un espace civique soit numérique ou physique, M. Ouédraogo conseille entre autres la tolérance, la protection de la vie privée et la lutte contre la désinformation. Il revient ainsi aux acteurs du domaine de lutter contre les menaces auxquels l’on pourrait faire face.
Parmi ceux qui ont pris part à la formation, il y a Dan Kashironge, directeur de recherche au Centre d’information et de documentation citoyenne.
L’Initiative du CIFDHA, à l’en croire, est bonne, en ce sens qu’elle aborde la problématique de l’internet à un moment où tout le monde veut s’exprimer. « Elle permet aux acteurs de la société civile et aux médias de discuter sur le sujet, en insistant sur les aspects droits et devoirs », explique-il.
Dan Kashironge reconnaît que tout le monde a le droit de s’exprimer «mais il y a des limites», fait-il savoir, ajoutant qu’il faut surtout savoir comment se comporter dans les espaces virtuels, «être responsable dans ce qu’on dit en tenant compte du contexte actuel du pays».
Véronique Belemsobgo a représenté l’association des femmes juristes du Burkina Faso à la présente formation. «Je salue une fois de plus l’initiative du CIFDHA qui a bien voulu renforcer les capacités des médias et des OSC sur la question de l’espace civique. Elle a été bénéfique parce que nous avons beaucoup appris», se réjouit-elle.
La participante soutient que « le formateur a cité les principes qui gouvernent l’espace civique» et « nous avons appris que les médias et le OSC jouent très important dans cet espace».
Arnaud Nadjitoide, lui aussi participant et blogueur de la bonne gouvernance en Afrique. « L’espace civique qui était sain de par le passé a des soucis de nos jours », fait observer le blogueur Nadjitoide qui estime que le milieu doit être assaini.
La formation, dit-il, vient à point nommé. Il apprécie le fait qu’elle met, à cet effet, l’accent sur le rôle et la responsabilité des médias et des OSC.
Brigitte Ilboudo, chargée de projets au CIFDHA n’a pas caché sa satisfaction, quant au nombre de participants et à la qualité des échanges. Elle invite surtout les uns et les autres à mettre en pratique ce qu’ils ont appris, c’est-à-dire faire la promotion des droits humains dans le cadre le cadre de leurs activités.
La formation entre dans le cadre du projet jeunesse et espace civique numérique, sensibilisation et plaidoyer pour sa préservation et son élargissement.