Le problème foncier du Burkina Faso fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pour couper les tentacules de cette pieuvre, le gouvernement a installé le 18 juillet 2022 à Ouagadougou, une commission interministérielle, chargée de donner son avis, sur la cession des terres du domaine privé de l’État, destinées à la promotion immobilière. La commission est composée de neuf(9) membres.
Par Nicolas Bazié
S’il y a un domaine où la cupidité de certains promoteurs immobiliers ou responsables municipaux ou encore propriétaires terriens n’est plus à démontrer, c’est bien celui du foncier.
Des rififis autour de parcelles, le Burkina en a assez connu. C’est justement pour désamorcer cette «bombe foncière», ou du moins pour stopper cette «criminalité foncière», que les autorités ont décidé de sonner la fin de la récréation, en installant le 18 juillet, une commission interministérielle, pour donner son avis sur la cession des terres du domaine privé de l’État.
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Il faut noter que le foncier concerne trois ministères. Il s’agit notamment de celui des Finances, de l’Administration territoriale et de l’Urbanisme. Seuls ces trois départements peuvent siffler la fin des conflits fonciers auxquels on assiste parfois.
Sur cette épineuse question, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et ce, depuis que chacun peut découper son domaine privé et le vendre à qui il veut, tout simplement parce qu’il a le droit.
C’est pourquoi de nombreuses opinions avaient même proposé à ce qu’on fasse une relecture de la loi 034 portant régime foncier rural au Burkina Faso, adoptée en juin 2009 à l’Assemblée nationale. C’est cette fameuse loi qui dit que la terre appartient à l’État, aux propriétaires terriens et aux collectivités territoriales.
La commission interministérielle s’engage ainsi, sur un terrain très glissant qui mérite d’être étudié avec beaucoup d’attention et de méditation.