Le Burkina Faso juge pour la première fois des présumés terroristes à Ouagadougou. La chambre correctionnelle du pôle judiciaire spécialisée dans la répression des actes terroristes a ouvert sa première session de jugement à Ouagadougou ce lundi 9 août 2021 .Elle va durer du 9 au 13 août 2021. Cette session vise à juger des présumés terroristes.
Par Rama Diallo
Le Burkina Faso depuis 2015 subit des attaques terroristes. Dans la lutte contre ce phénomène, plusieurs présumés terroristes sont arrêtés. Ils sont détenus dans la prison de haute sécurité de Loumbila à quelques kilomètres de Ouagadougou. Parmi eux, trois ont comparu le lundi 9 août 2021 au tribunal de grande instance de Ouaga II. C’est un échantillon de personnes présumées terroristes qui sera jugé durant cette periode, selon un juge qui a requit l’anonymat. Le but de ce jugement est d’éclairer l’opinion nationale sur le phénomène du terrorisme, a-t-il ajouté.
Les trois premiers à comparaitre sont tous de nationalité Burkinabé âgé de 27,32 et 34 ans. Les deux premiers de ces trois présumés terroristes à passer devant le juges sont accusés d’actes terroristes, et de détention illégale d’armes. L’un des deux, en plus des charges citées est aussi poursuivi pour : usurpation d’identité. Il se faisait passer pour un Malien. Ce dernier détenait une carte nationale d’identité malienne avec un autre nom.
A l’entame du procès, les deux âgés de 27 et 34 ans ont déclaré être prêt pour le jugement. A la question du juge de savoir si les accusés reconnaissent les faits qui leur sont reprochés, ils nient tous les faits mais le moins âgé reconnait partiellement avoir détenu des grenades.
Les deux accusés n’avaient pas d’avocats. L’un d’entre eux explique que c’est le dimanche 8 août qu’il a appris la tenue de son procès le lundi 9 août 2021. Il avait l’ère serein et après quelques minutes il a demandé aux juges s’il pouvait lui accorder deux mois, le temps qu’il cherche un avocat. Une demande qui a été acceptée par le tribunal.
Quant à son acolyte, il est resté crispé tout au long des interrogatoires. Visiblement envahi par la peur, il tremblait à la barre. Dans sa déclaration il a souligné qu’il a intégré le groupe An-Sardine au Mali par le biais de son ami. Il a indiqué qu’il était rentré au pays avec l’intention de mettre fin à son appartenance aux groupes terroristes et recommencer une nouvelle vie. De son explication, son ami avec qui il comparaissait est venu lui confier une carafe contenant deux grenades. Il dit avoir invité son ami de venir chercher sa carafe et c’est dans cette période qu’il a été appréhendé par l’armée.
A la question des juges de savoir s’il avait besoin d’un avocat, il a répondu non. Au regard du lien entre les deux, leur jugement est reporté à la prochaine session de jugement des actes terroristes sans une date précise.
L’un d’entre eux est un menuisier de formation, après sa formation il se rend au Mali pour apprendre la lecture du Coran. C’est ainsi qu’il va intégrer un groupe armée terroriste. Il revient au Burkina Faso avec la répression de la MINUSMA et de l’armée malienne. En répondant à l’appel d’un chef du groupe armée terroriste An-Sardine, il repart au Mali. Il fait une formation de trois semaines avec le groupe. Ils mènent des actes de terreur qui ont occasionné la perte de vies humaines et la destruction des biens dans le but d’instaurer la charia.
Ayant pas de formation et d’activité fixe se laisse embobiné par son ami. Il intègre le groupe An-Sardine, il suit une formation intense de tirs pendant deux semaines au Mali. Et il est envoyé sur le terrain.
Le troisième à comparaitre le lundi 9 août 2021,selon le procureur a un avocat, et c’est Me Vincent Kaboré. Mais contre toute attente son avocat était absent. Au regard de l’absence de son avocat les juges ont repoussé son procès au vendredi 13 août afin de lui permettre de comprendre la cause de l’absence de Me Kabore au procès de son client.
Mais l’accusé a indiqué aux juges qu’il n’a jamais vu son avocat, il a juste été informé qu’il a un avocat mais les deux n’ont jamais échangé.
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