Le 5 mai 2022 a marqué les 100 jours du président Paul-Henri Damiba à la tête de l’État burkinabè, après le coup d’État contre Roch Kaboré le 24 janvier 2022. Son bilan n’est pas bien perçu par tout le monde, dont certains estiment que la dynamique dans la lutte contre le terrorisme n’est pas bonne. C’est notamment le cas de Me Guy Hervé Kam, Coordonnateur national du Mouvement SENS. Il l’a fait savoir dans l’émission « Sur la brèche » à la télévision nationale le 8 mai 2022.
Par Nicolas Bazié
Visiblement, les attaques terroristes perdurent au Burkina Faso. Nombre sont ces Burkinabè qui avaient douté de la capacité des nouvelles autorités à réduire le phénomène du terrorisme. « Au premier jour du coup d’État, j’étais de ceux qui pensaient qu’il fallait juger le maçon au pied du mur, de ceux qui pensaient qu’il fallait accorder le bénéfice du doute. Mais je dois dire qu’après 100 jours, on doit être suffisamment édifié», a indiqué Me Guy Hervé Kam, lors de son passage dans l’émission « Sur la brèche » à la télévision nationale.
Il est allé plus loin en disant en ces termes: «Comme on le dit, quand le tô va être bon, on le sait dans l’aspect de la bouillie. Concernant ce qui se passe actuellement, l’aspect qu’on a ne permet pas d’être optimiste. On voulait voir la dynamique. Mais on voit que la dynamique n’est pas du tout bonne».
Concernant le dialogue avec les combattants terroristes qui fait l’actualité ces derniers temps au Burkina Faso, Me Guy Hervé Kam trouve que c’est plutôt une «capitulation». «C’est plus une capitulation. Je n’ai pas fait l’école de guerre, mais on ne négocie pas quand on a le couteau à la gorge. Je dois dire que sur ce point, ça fait peur. On voit qu’en quelques mois, Thiou, Pobe Mengao et beaucoup de villes sont tombées. Et on voit que le phénomène avance vers Nouna, Solenzo, Djibo et même Dori. Donc cela s’aggrave et cela fait peur», a-t-il déclaré.
Il ajoute qu’il faut voir la souffrance des populations, pour savoir si la situation sécuritaire s’améliore ou pas. «À partir du moment où la souffrance des populations donne une indication claire que ça ne s’améliore pas, et bien, il faut une communication de guerre pour rassurer la population», a suggéré le président du Mouvement SENS qui s’interroge: «Comment voulez-vous engager la population dans un combat si vous ne lui donnez pas l’espoir?». Et de poursuivre: «Je trouve que si telle est l’option, ce n’est pas du tout une bonne option, parce qu’on ne gagne pas la guerre en terrorisant tout le monde. Ce n’est pas vrai».