A l’occasion de la cérémonie de sortie des étudiants de la 3è promotion de l’Ecole nationale de santé publique, à Ouagadougou, le 02 avril 2024, les enseignants de ladite école ont égrené devant le ministre de la Santé, Jean-Claude Kargougou, un chapelet de préoccupations. Elles sont d’ordre pédagogique, administratif et social.
Par Prisca Konkobo
Après trois ans de formation, 2509 étudiants venus de plusieurs régions du pays ont effectué leur sortie de promotion le 2 avril 2024, à l’école nationale de santé publique à Ouagadougou. Cela, en présence du ministre de la Santé, Jean Claude Kargougou.
C’est à cette occasion que Abdoulaye Boïna délégué du personnel et représentant du corps enseignant a saisi la perche, lors de son discours, pour exposer au ministre les difficultés auxquelles ses collègues sont confrontés.
Sur le plan pédagogique
Abdoulaye Boïna dénonce le retour à la case départ du « processus d’universitarisation de certaines filières de formation de l’École nationale de santé publique.»
En effet, depuis 2018, cette école a entamé son processus d’universitarisation. Six ans après, c’est toujours le statu quo: le processus n’arrive pas à se concrétiser.
Pour M. Boïna, cette situation reflète un «manque de volonté politique. Si la volonté existe, on avance vite». «Nous pensons qu’il est urgent, monsieur le ministre de la santé et de l’hygiène publique, de prendre des décisions courageuses permettant de voir le bout du tunnel», indique-t-il.
Sur le plan administratif
Les enseignants dénoncent la stagnation de carrière du personnel contractuel. «Depuis l’ouverture de l’ENSP en 1977, le personnel contractuel n’a pas évolué dans sa carrière ; un agent recruté dans un emploi et à une catégorie donnée va à la retraite 20 ans, 30 ans après dans les mêmes emploi et catégorie», dénoncent-ils.
Pour eux, cette situation «viole le droit du travailleur à une perspective de carrière». Ils en appellent à l’implication du ministre de la santé, Robert Kargougou, «pour l’opérationnalisation des textes d’organisation des emplois permanents de l’ENSP».
Sur le plan social
Les enseignants de l’ENSP pointent également du doigt, «les iniquités salariales par rapport aux autres travailleurs du ministère de la santé et de l’hygiène publique».
Ces disparités entraînent d’après eux, une «démotivation et des demandes d’affectation de plus en plus nombreuses, ce qui menace le bon fonctionnement de l’institution».
C’est pourquoi Abdoulaye Boïna exhorte le ministre de la Santé à «trouver des solutions pragmatiques afin de préserver, et le fonctionnement régulier de l’institution, et la qualité de la formation».
Lorsqu’il a été invité à prononcer son discours, le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Robert Kargougou a assuré avoir pris bonne note des préoccupations des enseignants : «je voudrais rassurer M Boïna, délégué du personnel que le chapelet de difficultés énuméré est pris en compte dans le dialogue que nous avons ».