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Mémorial Thomas Sankara : ces guides bénévoles qui racontent la tragédie du 15 octobre 1987

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Le mémorial Thomas Sankara, du nom du Père de la révolution burkinabè, est un site qui attire des visiteurs. Jeudi 28 mars 2024, nous sommes allés à la rencontre de ces guides bénévoles qui se donnent la joie de raconter la tragédie de 1987.

Par Prisca Konkobo

Le mémorial Thomas Sankara est situé non loin de l’actuelle Présidence du Faso située au quartier Koulouba à Ouagadougou. Il est construit sur le lieu du Conseil de l’Entente, où l’assassinat du «Che Guevara d’Afrique» a eu lieu.

A notre arrivée, le jeudi 28 mars 2024, aux environs de 16 heures, se développent des commerces de vente de tee shirt et de gadgets à l’effigie de Thomas Sankara.

La statue en bronze de 5 mètres de haut est l’attraction principale du mémorial. Elle trône et s’impose dès les premiers pas dans l’enceinte. Le souvenir de Thomas Sankara, assassiné le 15 octobre 1987, reste vivace dans les mémoires.

La statue de Thomas Sankara sur le site du mémorial
La statue de Thomas Sankara sur le site du mémorial

C’est ce qui témoigne de l’affluence des visiteurs en ce lieu historique. Et, c’est justement à ce niveau que nous rencontrons Pingdwendé Kima, coordonnateur des guides du mémorial Thomas Sankara, en compagnie de 4 visiteurs. Il se plaît à raconter les idéaux du Père de la Révolution Burkinabè à ses hôtes du jour.

Au nom du Sankarisme!

Devant la salle de réunion du Conseil de l’entente, Pingdwendé Kima, explique avec dévouement et émotion les événements tragiques du 15 octobre 1987. Mais chose curieuse, il le fait de façon bénévole, sans salaire, tout comme les 3 autres guides rencontrés.

Ils le font au nom de «l’idéal Sankariste». «Parce que Sankara, c’est la synthèse du bien. C’est la synthèse de la lutte contre l’injustice, contre l’impérialisme. Nous nous sommes nourris de son idéologie», explique Pingdwendé Kima.

Ces 4 jeunes bénévoles qui se donnent au «métier de guides au mémorial Thomas Sankara», sont tous des étudiants, membres de l’organisation «deux heures pour nous, deux heures pour Kamita

Ensemble, ils se sont organisés, de sorte à se relayer sur le site. «Chaque jour, vous trouverez des guides sur le site. Même si par moment, il y a des couacs qui font que certains ne viennent pas», affirme notre interlocuteur.

A peine nous accorde -t-il un temps de conversation qu’un groupe de 15 personnes, venues de la Chine, arrivent au mémorial. Le guide du jour retourne à ses occupations. C’est reparti pour un cours gratuit d’histoire. Pingdwendé le fait avec abnégation sans manifestation de signe de fatigue.

Pingdwendé Kima, coordonnateur des guides au mémorial Thomas Sankara
Pingdwendé Kima, coordonnateur des guides au mémorial Thomas Sankara

Le site accueille en moyenne 100 personnes par jour, explique notre interlocuteur. Devant les hôtes, il explique quatre grands points. «Nous expliquons le projet du mémorial Thomas Sankara qui consiste à la mise en place d’un monument de 87 m de hauteur et tout ce qu’il y a à l’intérieur comme projet (bibliothèque, restaurations, boutiques).»

«Nous parlons également des 12 compagnons tombés avec Thomas Sankara. Nous relatons également les conditions dans lesquelles ils ont été lâchement assassinés et faisons l’historique du Conseil de l’entente.» insiste notre interlocuteur

Que d’émotions chez les visiteurs!

Les amoureux de la révolution, de l’intégrité et de la vision de Thomas Sankara ne manquent pas sur le site. Nous y rencontrons Chancelle Denene Dellaidine, originaire de la Centrafrique, et présente au Burkina Faso dans le cadre de ses études. «Je viens ici car j’ai écouté l’histoire de Thomas Sankara. Son histoire a voyagé et j’ai été séduite par son intégrité.»

Denene Dellaidine Chancelle, en visite au site
Denene Dellaidine Chancelle, en visite au site

Elle ajoute: «quand l’occasion se présente, je ne manque pas de venir ici, et de faire une photo au pied de la statue du Père de la Révolution», dit-elle.

Comme elle, Oumarou Zoungrana est de passage au Burkina Faso. Il est burkinabè mais a grandi en Côte d’Ivoire. Il n’a pas voulu rater l’occasion de passer au mémorial Thomas Sankara.

Oumarou Zoungrana, en visite au site
Oumarou Zoungrana, en visite au site

«Nous entendons parler de Thomas Sankara depuis longtemps. De passage au Burkina, j’ai voulu passer, voir de mes propres yeux et prendre des photos de souvenir», dit-il

Il sort édifié grâce aux explications des guides sur place. «Ils nous ont expliqué comment la tragédie s’est passée. L’histoire est très touchante», ajoute-t-il.

Le mémorial Thomas Sankara, grâce à l’engagement de ces jeunes guides, est plus qu’un lieu de souvenir ; c’est un espace d’éducation, d’inspiration et de transmission des valeurs pour tous les âges. En l’espace de quelques années, le lieu est devenu l’un des sites touristiques les plus visités de la capitale Ouagadougou.

Les restes de Thomas Sankara et ses compagnons ont été réinhumés sur le site le 23 fevrier 2023 en présence des autorités actuelles de la Transition des membres des familles des victimes. La construction du Mémorial Thomas Sankara a débuté en 20216.

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