Les petits commerces autour du jeûne, tels que la vente des galettes, des jus , de la bouillie, se poursuivent. A l’approche de la fin de cette période de pénitence pour les musulmans, libreinfo.net est allé faire le constat, le 5 avril 2024, à Ouagadougou.
Vendredi 5 Avril 2024. Il est 17h. L’heure de la rupture du jeûne s’annonce. Des femmes et des hommes prennent place aux abords des voies publiques et dans certaines ruelles de Ouagadougou,la capitale du Burkina.
Ils sont des vendeurs de circonstance. Pour la plupart, ils commercialisent des jus comme Zoom-koom fait à base du petit mil, du bissap, de la bouillie, et également de la galette à partir du riz ou du petit mil. Ceci, dans le but de permettre aux musulmans de rompre le jeûne.
A 17h30, nous voici au quartier Patte d’oie de la ville. Là, devant une grande poêle, Aboubacar Bamogo et ses amis vendent des galettes et de la bouillie.
Selon lui, c’est dès 15 h qu’ils s’installent pour commencer la vente. « Nous remercions Dieu car depuis le mois du jeûne tout va bien. On reçoit beaucoup de clients. On arrive à tout vendre avant la tombée de la nuit», dit-il.
Les galettes de Aboubacar et de ses amis sont faites à base du petit mil et sont à 25 f l’unité. « C’est en cette période de jeûne qu’on profite pour se faire de l’argent. Avec ce qu’on fait, on gagne beaucoup » indique Aboubacar.
Nafissatou Pafadnam, une de leur cliente est venue acheter de la galette. « Je suis venue acheter de la galette pour 750 fcfa. Elles sont bien faites. Depuis le début du jeûne, j’achète les galettes ici pour la rupture ».
Dans le quartier Ouaga 2000, non loin de Palace hôtel dans un pousse-pousse, Neimatou Ouédraogo, voilée, vend de la bouillie.
Sa bouillie est attachée en sachets et coûte 50 f l’unité sans sucre. Elle met également dans des gobelets pour les clients qui veulent boire sur place.
« Depuis le début du jeûne, je viens ici pour vendre ma bouillie à partir de 16h. Je vends de la bouillie faite à base du petit mil», explique-t-elle.
Elle ajoute : « Du début à ce jour ( 5 avril, ndlr), tout va bien. J’arrive à faire écouler la marchandise. Je rends grâce à Dieu car tout finit avant l’heure de la rupture».
Sur la question de savoir combien elle gagne comme bénéfice par jour, notre interlocutrice reste silencieuse.
« Sa bouillie est très bonne, surtout quand tu mets le lait. Elle sait bien le faire», croit savoir un client de Neimatou Ouédraogo
Ensuite, nous nous dirigeons vers Bonheur ville, un quartier situé dans la périphérie sud-ouest de Ouagadougou.
A côté d’une pharmacie, Justine Zoungrana vend du Zoom koom, du Bissap, du Tamarin et bien d’autres.
Sur une table, elle a classé les différents bidons de jus au prix de 500 f CFA. Elle en attache également dans des sachets ou sert les clients avec des gobelets.
Dans une autre glacière posée dans un pousse-pousse, elle vend aussi de l’eau glacée. « Les jus sont à 500f CFA dans les bidons. On peut acheter pour 50 f et 100 f également» a souligné Mme Zoungrana.
« Avec cette chaleur et en même temps le jeûne, la demande de jus est forte. je commence très tôt pour pouvoir avoir les clients. Je ne rentre jamais à la maison avec une goutte de zoom koom ou bissap parce que j’arrive à tout vendre» précise t-elle.
Selon Justine , elle peut moudre plus de 8 plats de petit mil par jour pour faire le zoom koom. «Du début du jeûne à ce jour (5 avril , ndlr), j’ai fait beaucoup de bénéfices».
Ce qui fait défaut fait elle observer, c’est la glace. « Vraiment ce n’est pas facile avec les coupures d’électricité. On ne peut pas avoir de glace. Pendant les coupures aussi, les machines à moudre ne fonctionnent plus. Donc c’est souvent compliqué », déplore-t-elle.