Au Burkina, le jeûne musulman a débuté le lundi 11 mars 2024 avec un petit commerce l’entourant. La vente de jus de fabrication locale, de galettes, de bouillie, de fruits se développe et vise à favoriser la rupture du Jeûne les soirs. Au deuxième jour, libreinfo.net a fait le constat dans la ville de Ziniaré située à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou.
Mardi 12 mars 2024. Il est 16h30 à Ziniaré, dans le Plateau central. Nous croisons des personnes mâchant doucement leurs cure-dents. L’heure de la prière s’approche et la fatigue se lit sur les visages. Pendant ce temps, d’autres s’activent pour le petit commerce.
C’est le cas de Alimata Ilboudo. Elle est une jeune restauratrice, au secteur n°2 de la ville. Elle vend aussi des jus de bissap et de la glace en sachets. Avec le jeûne musulman, elle a ajouté à son commerce la vente de galettes.
Elle dit commencer la vente des jus à partir de 16h. « Devant moi, quelques clientes arrivent l’une après l’autre pour acheter du jus ou des galettes », explique-t-elle.
Assise devant une poêle au-dessus du foyer, Alimata Ilboudo dresse un petit bilan de ses deux premiers jours de commerce.
« Franchement dit, depuis hier, avec le début du jeûne, je rends grâce à Dieu car mon commerce a connu une nette amélioration. La vente de la glace m’a beaucoup rapporté contrairement aux galettes » se réjouit-elle.
Son bénéfice de la première journée, elle l’estime à 2500F CFA. « Tout est fini avant l’heure de la rupture à 18h30 » a-t-elle assuré. « D’ici la fin du carême, je vais beaucoup profiter » suppose-t-elle.
A 17h30, nous nous dirigeons vers Rasmata Ouédraogo, une vieille dame qui vend des galettes et de la bouillie devant la porte de la grande mosquée de Ziniaré. Ce soir-là, les clients sont rares chez Mme Ouédraogo.
Le marché, confie-t-elle, après une hésitation, est morose pour l’instant. « C’est le début et je prépare peu de galettes » explique-t-elle, prudente.
Comme Alimata Ilboudo, elle a pu écouler toute sa marchandise au premier jour et espère encore en faire de même pour cette seconde journée. Sur son bénéfice, durant ces deux jours, elle garde le silence.
Ensuite, chez Suzanne Kanziomo, nous entendons un muezzin appelant à la prière dans une mosquée des environs. De nombreux clients se bousculent autour d’elle.
Des sacs remplis de bouteilles de jus sont posés à ses côtés. Une grosse bassine contenant du jus est déposée sur un pousse-pousse.
A même le sol, deux grands plats contiennent des bouteilles remplies de jus. Ses produits s’écoulent bien, selon elle. Elle explique qu’elle débute son petit commerce à partir de 15h. « Toute ma marchandise est vendue avant 18h » indique-t-elle.
« Pour ceux qui veulent du travail, qu’ils profitent du jeûne pour faire un petit commerce car cela va bien marcher » conseille-t-elle.