Le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou a requis le 28 novembre 2022, de « lourdes peines » contre Monsieur Youssef Omaïs, l’ex Directeur général de la Société industrielle de transformation d’acier au Burkina (SITAB). Cette société, qui est son ex-employeur, le poursuit pour «abus de biens sociaux». Le délibéré est attendu en janvier 2023.
Par Nicolas Bazié
L’affaire Youssef Omaïs se dirige-t-elle maintenant vers sa fin ? En tout cas, le 28 novembre dernier, après plusieurs renvois du dossier, l’audience s’est finalement tenue.
Le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou a chargé « lourdement », l’ancien Directeur général de la SITAB. En effet, le procureur général a requis contre le concerné, une peine d’emprisonnement de 3 ans ferme.
Même les complices de M. Omaïs n’ont pas échappé à la réquisition du procureur général. Il a été demandé qu’ils écopent d’une peine d’emprisonnement d’un an ferme.
Le procureur général a aussi demandé au président de la chambre de les condamner à un paiement de 7,5 milliards de francs CFA de dommages et intérêts.
Depuis 2018, soit 4 ans maintenant, la Société industrielle de transformation d’acier au Burkina (SITAB) poursuit son ex-directeur général et co-actionnaire M. Youssef Omaïs, «pour détournements de fonds» au moment où il était à la tête de l’entreprise.
En première instance, en novembre 2020, un tribunal arbitral avait tranché en faveur de Monsieur Youssef Omaïs, en demandant à la SITAB de lui verser 575 000 000 de francs CFA, à titre de dommages intérêts pour révocation et licenciements abusifs.
La société SITAB désapprouve la décision du tribunal arbitral et fait appel pour son annulation car elle estime que les preuves de l’audit de la gestion de son ex Directeur général sont suffisamment lourdes.
En rappel, c’est dans les années 2000, que M. Youssef Omaïs avait été recruté comme Directeur général de la SITAB. C’est quelques temps après que celui-là même qui fait l’objet d’une poursuite a « fini par devenir actionnaire de la boite, les propriétaires, lui ayant ouvert le capital », selon des sources proches du dossier.
Cependant, lui et ses co-actionnaires n’auront pas eu le temps de faire un long chemin dans leur Business. Les autres soupçonnant l’ex-Directeur général de mener une vie de luxe en déphasage des réalités de l’entreprise.
Ils commanditent donc un audit de la gestion. Sur la base de cet audit, la société décide du licenciement de Monsieur Youssef Omaïs, pour des fautes graves de gestion. Depuis lors, c’est un marathon judiciaire sans fin entre les deux parties.
Le délibéré de ce feuilleton judiciaire plein d’épisodes est attendu le 23 janvier 2023 à la Cour d’appel de Ouagadougou.