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Lutte contre la corruption : La Présidence du Faso donne le ton

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La Présidence du Faso entend créer une cellule anti-corruption, a annoncé mardi 16 juillet 2024, la Direction de la communication de l’institution.

Par Nicolas Bazié 

C’est une décision qui intervient à un moment où le chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, semble considérer la corruption comme une vermine qui ronge à petit feu le pays.

En janvier 2024, il avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur cet autre terrorisme qu’il faut combattre d’après lui. 

Sept mois après la mise en garde contre tout acte de corruption, la plus haute institution, à savoir la Présidence du Faso, décide de passer à la vitesse supérieure, avec l’annonce, le 16 juillet 2024, de la création d’une cellule anti-corruption qui sera placée « sous la tutelle de la Direction des ressources humaines ». 

Selon la Direction de la communication de la Présidence du Faso, «un comité sera chargé de traiter les dossiers, dans un esprit d’écoute et de dialogue afin de promouvoir la cohésion dans le travail. En cas de manquement, le comité anticorruption va se référer aux dispositions juridiques comme le code de procédure pénale, les statuts particuliers régissant les institutions ». 

Alors qu’il est allé remettre au président du Faso les documents d’éthique et de déontologie devant régir la bonne gouvernance ainsi que les arrêtés portant création de la cellule, le directeur de cabinet du chef de l’État, Martha Céleste Anderson Dekomwin Medah, a invité tous les départements ministériels et les institutions à suivre l’exemple, en créant des cellules anti corruptions. 

Une manière de dynamiser la lutte contre ce fléau et tous les maux qui minent la société, a-t-il dit en substance. Reste à savoir si les différents ministères vont emboîter le pas. 

Le rapport d’audit….

Le rapport d’audit des institutions publiques sur la période 2020-2021, par exemple, présenté le 9 mars 2023 par l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), avait levé un coin de voile sur quelques pratiques visiblement peu recommandables qui frisaient la corruption à la Présidence du Faso. 

L’audit sur la gestion financière et comptable de la première institution du pays a  révélé un ensemble d’irrégularités. En effet, de la gestion de la commande publique au contrôle de gestion du carburant en passant par le contrôle des comptes de dépôts et des frais de missions, ces insuffisances se chiffraient à un montant total de 695 millions 737 022 F CFA de dépenses non justifiées imputables à 72 agents publics.

À l’époque, l’ASCE-LC a fait noter la non liquidation des pénalités liées au retard dans l’exécution des marchés publics et des défauts d’enregistrement de marchés publics qui ont entraîné des pertes énormes de 281 millions 112 558 de FCFA pour le budget de l’État.

Les faux ordres de mission…

C’est en 2020 que suite à la dénonciation par le Journal d’investigation Mutation, sur les agissements de certains agents du Groupement de sécurité et de protection républicaine (GSPR) une enquête a été ouverte, visant la présidence du Faso.

Le journal avait mis à nu, une affaire de faux ordres de mission. L’enquête a permis d’entendre la Secrétaire Générale de la Présidence, le Directeur Administratif et Financier et le Commandant du GSPR ainsi que certains de ses éléments.

Lors d’une conférence de presse, le 18 juin 2020, le procureur du Faso, près le Tribunal de grande instance Ouaga I, Harouna Yoda déclarait que « l’audition du commandant du GSPR a permis de confirmer l’écrit du journal quant à l’existence de faux ordres de missions ayant donné lieu à des paiements de frais de missions qui n’ont nullement eu lieu à certains éléments du GSPR ».

Au regard donc de tout ce qui précède, on peut aisément dire sans risque de se tromper que la Présidence du Faso a vu juste, en créant une cellule anti-corruption.

Certaines personnes estiment même que pour venir à bout de la corruption et réduire son impact négatif sur la société, il faut nécessairement travailler à mettre en place des « sanctions sévères contre les éventuels actes de corruption ».

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